O toi merveilleux enfant

Un voyage, on parle du temps qui passe.  Le temps travaille notre visage, notre corps et l’illusion de l’âge s’installe.  Je dis illusion, puisque le temps c’est le dépassement du présent.
 
 
O toi merveilleux enfant
Toi qui marche illuminé
Au milieu des champs
Comme fou délirant
 
Toi dont le rire
Résonne au soleil du matin
Comme tintement de cloche
Au voyageur perdu dans la tempête
 
O toi merveilleux enfant
Toi dont les jeux les plus cosmiques
Sont de fendre les vieilles souches des champs
A grand coup de bâton en ricanant
 
Toi qui vois des dragons merveilleux
Dans les feuilles dansant au vent
Des chevaux fantastiques
Dans les nuages passant au loin
Des ballets célestes
En les ombres et les roches de la rivière
 
O toi merveilleux enfant
Toi qui voyage au loin
Au loin là-bas sur les mers
Assis sur ton rocher, au bord de l’étang
 
Toi qui marche lentement
Courbé sur ta canne
Toi au sourire illuminé
Aux yeux comme brindilles
Toi qui as quatre fois mon âge
Et pourtant toute la fraîcheur
De mes années oubliées
 
O toi merveilleux enfant
Toi qui as su vieillir
Sans jamais en atteindre
Toute la lourdeur de l’âge