Gastronomie tibétaine

Tsampa: breuvage composé de thé émulsionné avec du beurre de yak auquel on ajoute de la farine d’orge grillé et aussi parfois du sucre ou du fromage. C’est un met tibétain traditionnel qui ressemble davantage à une soupe qu’à une boisson. 

Yaourt: il se confectionne de la manière suivante: du lait bouilli est versé dans un récipient; on y ajoute un peu de yaourt de la veille avant qu’il ne refroidisse; le récipient est ensuite couvert et placé dans un endroit chaud pendant douze heures. Le yaourt, sucré ou non pour en atténuer l’aigreur, peut être pris comme apéritif ou comme repas; en offrir à ses invités est faire preuve de délicatesse. 

Riz Juema (ou Jiaoma): les ingrédients pour confectionner ce plat comprennent du riz, des polypodes, du sucre et du beurre. Le riz et les polypodes sont cuits séparément. On les met ensuite, à raison d’une moitié de chaque, dans un bol et on les recouvre de sucre et de beurre. Riz et polypodes se mélangent pendant la consommation du plat. Ce plat sucré, riche mais non gras, est apprécié des Tibétains. C’est un symbole de réunion et on le sert aux invités. Les plantes utilisées se développent sous terre et fournissent des fruits replets et nutritifs; ramassés au printemps et en automne, ces fruits sont des cadeaux appréciés des amis et des parents. 

Viande bouillie: les bouchers tibétains étranglent les animaux, au lieu de les égorger; le sang reste dans le corps, ce qui en assure la qualité, ainsi que la fraîcheur de la viande. Celle-ci est cuite avec les os dans de l’eau claire plutôt que d’être rôtie. Comme condiments, on utilise le sel et des épices relevés. La viande bouillie est un met très populaire parmi les Tibétains. 

Saucisses: on trouve deux sortes de saucisses au Gannan: les saucisses à la viande et les saucisses au sang. Les saucisses à la viande sont confectionnées en remplissant les intestins avec une mixture, de poumon, de coeur… et autres abats de mouton émincés, assaisonnée de pousse d’ail et de sel. Les saucisses au sang sont fabriquées en remplissant les intestins d’un mélange de hachis de mouton imprégné de sang, assaisonné de sel et de piment ou poivre moulu. Les saucisses bouillies sont délicieuses et aussi très nourrissantes. 

Momos tibétains: la farce est principalement constituée de boeuf émincé ou de mouton; elle est assaisonnée de sel, d’oignon vert chinois, d’huile végétale, d’épices forts et de sauce de viande. Cette farce est enveloppée dans une pâte non levée à laquelle on confère la forme d’une tirelire ou d’une fleur de lotus. Le petit pain obtenu est fourré d’une viande juteuse au goût excellent et à la couleur appétissante. 

Daoshihe: daoshihe signifie « cuit sur la pierre chaude » en tibétain. C’est une méthode de cuisson d’extérieur typiquement tibétaine. Des pierres convenablement choisies sont ramassées et soigneusement lavées; ensuite, elles sont placées dans un feu et chauffées au rouge. Du mouton désossé et coupé en minces tranches est salé et épicé; une panse de brebis bien nettoyée est remplie avec la viande et les pierres brûlantes bien tassées; la panse est ensuite cousue aussi hermétiquement que possible. Au fur et à mesure que la chaleur monte à l’intérieur de la panse, elle gonfle comme un ballon; si nécessaire, un peu de vapeur est libérée pendant la cuisson. Ensuite, la panse est roulée avec précaution dans l’herbe fraîche. Quand la température a suffisamment baissé à l’intérieur de la panse, on perce un petit trou pour en expulser le jus; puis on ouvre la poche en deux. Le plat est alors prêt à être dégusté. On mange un morceau de viande et on boit une gorgée de jus pour l’accompagner; le souvenir de ce met est impérissable! 

Thé au lait: verser de l’eau froide dans une casserole et y ajouter des briques de thé; mettre à bouillir jusqu’à ce que la couleur de l’eau devienne brun foncé. Rajouter du lait frais et des feuilles de thé avant de servir. On peut améliorer la saveur de ce breuvage en le salant ou en lui adjoignant du gingembre, des noix ou d’autres édulcorants. Quelques tasses de ce thé suffisent à rassasier et à calmer la soif de n’importe quel glouton pour la matinée. 

Vin d’orge: pour fabriquer du vin d’orge, les Tibétains commencent par laver les grains puis les font bouillir. Ensuite l’eau de cuisson est mise à décanter. Après refroidissement, une levure appropriée est rajoutée aux grains retirés de l’eau; des sacs sont ensuite remplis de ces grains agrémentés de levure. Les sacs sont placés dans un endroit chaud pour accélérer la fermentation. Deux ou trois jours plus tard, l’orge fermenté est mis dans des urnes; de la levure est rajoutée et les urnes sont fermées soigneusement pour éviter la fuite du gaz. L’orge est distillé deux semaines plus tard. Pour ce faire, l’orge fermenté est placé dans un récipient métallique; on y rajoute de l’eau claire; le récipient, recouvert par un bouchon de bois, est relié à une urne de distillation via un tuyau qui passe par un trou percé au centre du bouchon; un feu, sous le récipient métallique, amène l’orge et l’eau à ébullition; la vapeur emprunte le tuyau pour parvenir à l’urne; cette dernière est rafraîchie avec de l’eau froide ou de la glace; le vin coule par de petits trous aménagés à la base de l’urne. Le vin d’orge, peu chargé en alcool, a un goût agréable, il est nourrissant et soigne, paraît-il, certaines maladies. Les paysans tibétains fabriquent eux-mêmes leur vin d’orge et aucune fête ne se déroule sans cette boisson. Offrir du vin d’orge, avec une écharpe de bienvenue (Hada), est une marque d’hospitalité et d’amitié.