L’école Vajrayana

Bouddha a vécu quatre-vingts ans – dont quarante de prédication -, mais n’a jamais nommé de successeur. Cette absence d’autorité suprême et l’éparpillement des communautés ont donné leur marque au bouddhisme naissant. Son histoire est faite d’une longue série d’emprunts aux traditions locales – chamanisme ou tantrisme hindou -, de divisions et de schismes. Même si les frontières sont poreuses, le bouddhisme se répartit aujourd’hui en trois écoles principales, correspondant à trois zones d’implantation géographique en Asie.

Elle est aussi appelée « Véhicule du diamant », ou « Véhicule des formules » (mantrayana), ou « bouddhisme tantrique » (tantrayana, inspiré des tantras hindous, mot qui signifie « ouvrages explicatifs »).

 

Il s’agit ici du bouddhisme tibétain, très minoritaire dans le bouddhisme mondial, mais le plus connu et pratiqué en Occident. L’école du « diamant » (le diamant est le symbole de la force qui détruit les illusions) est née également dans le nord de l’Inde et s’est développée, entre les IIIe et Ve siècles, au Tibet, en Mongolie et au Bhoutan.

 

Elle emprunte aux deux précédentes écoles, pénétrant même le « Grand Véhicule » de Chine et du Japon. Le zen japonais (chan en chinois), également connu et pratiqué aux Etats-Unis et en Europe, incorpore, par exemple, des éléments tantriques, ces techniques d’invocation de divinités et de récitation de formules rituelles, capables de provoquer une « transmutation » intérieure. Le but est d’acquérir l’état d’éveil dès cette vie, et non sur un parcours étendu à de nombreuses existences. Le maître spirituel (guru) y tient une place essentielle.

 

Ce bouddhisme a inspiré au Tibet un système théocratique fondé, depuis le milieu du XVIIe siècle, sur le pouvoir des lamas (« maîtres »). Le dalaï-lama est le maître dont la sagesse est aussi vaste que l’océan (dalaï). L’actuel dalaï-lama, Tenzin Gyatso, a dû quitter son pays occupé par les Chinois en 1959.