L’école Theravâda

Bouddha a vécu quatre-vingts ans – dont quarante de prédication -, mais n’a jamais nommé de successeur. Cette absence d’autorité suprême et l’éparpillement des communautés ont donné leur marque au bouddhisme naissant. Son histoire est faite d’une longue série d’emprunts aux traditions locales – chamanisme ou tantrisme hindou -, de divisions et de schismes. Même si les frontières sont poreuses, le bouddhisme se répartit aujourd’hui en trois écoles principales, correspondant à trois zones d’implantation géographique en Asie.

C’est la « voie des Anciens », encore appelée l' »école du Sud », puisqu’elle est implantée dans le sud-est du continent : au Sri Lanka, en Birmanie (où elle s’impose au XIe siècle), au Cambodge, en Thaïlande, au Laos et au Vietnam pour partie seulement (à cause de l’influence chinoise).

 

Ecole la plus ancienne et la plus proche du bouddhisme primitif, le theravâda – dont les textes sacrés sont en langue pâli – propose un enseignement traditionnel pour avancer sur la « voie de l’Eveil », dont l’étape de perfection ultime (nirvana) se traduit par le dépouillement de tout lien de souffrance ou de désir. L’objectif est de se libérer du samsara, le « cycle des renaissances ». Etre sauvé signifie être libéré d’un monde terrestre réduit à des réalités « phénoménales » ou « impermanentes ».

 

Pour ne plus mourir, il ne faut plus renaître… D’où le développement d’une spiritualité, dans le theravâda, du « non-attachement », puissante chez les moines, qui s’interdisent toute activité mondaine. Ils ne travaillent pas, ne reçoivent aucun argent, ne se font pas à manger. Ils sortent chaque matin pour mendier leur nourriture et dépendent intégralement des laïcs. Ils pratiquent de manière radicale le Noble Octuple Chemin (« parole juste, acte juste », etc.) pour développer cette attitude mentale de « non-attachement ».

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