La grande élévation

 

 

Au tout début des temps,

au levant de la création,

tous les petits mondes tournants

se jouèrent d’attraction.

 

Ils devinrent vite de bons amis

à se côtoyer si souvent,

et ainsi naquit l’infini

de ce si grand mouvement.

 

Tels d’innombrables feux

sillonnant de toute part l’espace.

l’harmonie fit de son mieux

pour en donner la grâce

aux unes si brillantes

qu’une puissante chaleur s’y déploya

vers les autres sphères environnantes,

beaucoup plus humbles, sans trop d’éclat,

où les bruns, bleus et verts,

du discret monde de la couleur,

en infime portion de lumière

siège pourtant avec ampleur

au sein de la si pure beauté

qui règne en toute chose.

Comme ces lunes à demi voilées,

où cette féroce épine de rose,

point d’éclat pour faire éblouir

des yeux, mais q’une simple pureté

qui nous fait découvrir

que les fenêtres de l’âme se sont refermées,

fouettées, frappées par trop de vent.

Il fallait les protéger et doser

sinon, à se débattre si violemment

elles seraient allées au sol, broyées.

 

Ainsi furent les temps lointains

au levant de la création, suite à un long déclin

l’univers, à l’apparition d’un autre matin,

s’éveilla dans une grande élévation.

 

Et chaque petit monde lumineux

dispersé aux vastes horizons

travailla de son mieux

ce grand souffle d’embryon.

 

Les uns devinrent radieux

et se firent de gros soleils

réchauffant les planètes de leur mieux

pour les sortir du long sommeil.

 

Et ainsi apparurent les montagnes

et les rivières des grands glaciers

sillonnant les lointaines campagnes

pour leurs apporter les verts et bruns désirés.

 

Les arbres cherchèrent le ciel

de leurs branches affolées.

Les fleurs se multiplièrent entre-elles

et parcoururent ainsi la vallées.

 

Les saisons se forgèrent.

Quelques nuages purent s’échapper,

des monts où ils étaient en fourrière,

attachés aux racines des glaciers.

 

Des mers s’étendirent à force de marées

et rongèrent la roche des terres, des îles.

La roche souvent ne pu résister.

Le rocher, au temps, demeure si fragile.

Ce fut du moins, ainsi sur la planète,

une interminable lutte entre la terre et la mer

à l’image de ces lacs qui s’entêtent

à forcer, gruger le dedans des terres.

 

Et à l’image de ces îles perdues dans l’océan

qui luttent et luttent avec des bruits sourds

laissant l’assaut des grands vents

errer sur ces lieux en simple troubadour,

doux parolier du changement dans la permanence,

celui qui exprime par les sons du dedans

ce grand combat de puissance

par d’innombrables formes de pressentiment.

 

Malgré un si noble grand combat,

les deux mondes continuèrent à se peupler

de différents habitants, telle est la voie,

l’embryon de la création doit être enfanté.

 

La mer fit couler d’humbles poissons

à travers ses grands et vastes courants,

juste au-dessus des algues, des coraux, des planctons

et les horizons battirent les océans.

 

Et la terre fit germer des racines

puissamment enfoncées, agrippées

à la roche qui pourtant assassine

toute volonté aux graines de germer.

 

Et un être s’éleva vers le ciel,

se forgea des bras, des mains,

la texture d’une cervelle

et le moule d’un corps se fit humain.

 

Puis, par un souffle léger,

ce même souffle qui insuffle le courant

et permis ainsi aux poissons de voyager,

ce souffle qui est une part de vent

détacha le moule du frais corps,

emplissant d’un seul coup les poumons

de cet enfant qui d’un geste sournois

unirait la terre et la mer dans son élévation.

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