La bonté en pratique

Une chaîne de bonté qui fait des petits

 

Patricia Cloutier

Le Soleil, Québec

 

En entrant dans l’auditorium, ils ont échangé quelques «Ta yeule!» «Touche-moi pas, toé!» et «C’est donc ben plate!». En ressortant, la plupart des élèves de l’école secondaire Samuel-De Champlain ont quand même pris une fiche d’inscription au concours Passez au suivant. Sous leurs airs de durs, ils avaient le goût de faire du bien autour d’eux.

 

Inspiré de l’émission et du film Donnez au suivant, le concours lancé vendredi en est à sa deuxième année dans cette école de Beauport. Et déjà, la chaîne de bonté a fait son travail, car l’école secondaire La Seigneurie, aussi de Beauport, et la Polyvalente de Saint-Georges de Beauce ont développé des initiatives similaires.

 

«Au lieu de punir les étudiants quand ils sont violents ou quand ils intimident les autres, on les récompense pour leurs gestes altruistes», soutient Hugues Frigon, psychoéducateur à Samuel-De Champlain.

 

Durant une semaine, les étudiants sont invités à faire une bonne action en échange d’un bracelet lumineux, qui les identifie comme faisant partie de la chaîne de bonté. Ils sont aussi invités à inscrire un souhait, qui ne doit pas dépasser 200 $, qu’ils voudraient voir se réaliser pour quelqu’un d’autre.

 

L’an dernier, Jérémie avait souhaité à son frère Benjamin d’aller voir son humoriste préféré, Martin Matte. «Nos parents venaient de se séparer et il ne riait presque jamais, alors je me suis dit que ça lui ferait du bien», commente-t-il. Son souhait a été sélectionné à l’occasion d’une soirée de gala, avec tous les finalistes. «La salle était pleine et l’ambiance était survoltée. On a même donné un petit chien directement sur scène!», raconte Martin Légaré, psychologue de l’école. «Ça vaut la peine, car les étudiants embarquent», indique M. Frigon.

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