Bien étrange…

 

 

Bien étrange m’est ce monde

Où il me faut traîner un fardeau

Moi qui ai laissé bien des choses

Moi qui ai suivi bien des chemins

Pour chercher une vie plus harmonieuse

Une vie plus intérieure

Où chacun pourrait germer à l’amour

 

Bien étrange m’est ce monde

Ou à vouloir construire

Avec mes amis aimés

Un lieu de paix

Où tous  pourraient se donner

Je me suis retrouvé à refaire

Porte et fenêtre, poutre et toit

À une maison qui m’appartient plus

À vendre mes mains

Pour en faire des gestes qui me dépossède

 

Bien étrange m’est ce monde

Où la machine a fait oublier

Tout l’amour du travail

Et où il importe peu

La pureté du cœur, le don de soi

Aux armes qui n’en ont guère besoin

Pour éteindre le cœur des humains

 

Bien étrange m’est ce monde

Où l’humilité est bien souvent

Prise pour une faiblesse

Et la patience pour paresse

Où la révolte se fait docile

Et ou la lumière même

Se retrouve obligé

De fouler les mêmes sentiers

Que l’obscurité

 

Bien étrange m’est ce monde

Où l’hiver semble s’être accroché

À beaucoup de cœur

Et ou le printemps

Ne reviendra guère

Sans le secours de nos mains

 

Lentement, doucement

Patiemment

Nuage après nuage

Soleil après soleil

Jour après jour

Par delà même la nuit

 

Bien étrange m’est notre monde

Que j’aime pourtant à vivre

Ou l’espoir à chaque matin

Guide ma renaissance.