Bien étrange m’est ce monde
Où il me faut traîner un fardeau
Moi qui ai laissé bien des choses
Moi qui ai suivi bien des chemins
Pour chercher une vie plus harmonieuse
Une vie plus intérieure
Où chacun pourrait germer à l’amour
Bien étrange m’est ce monde
Ou à vouloir construire
Avec mes amis aimés
Un lieu de paix
Où tous pourraient se donner
Je me suis retrouvé à refaire
Porte et fenêtre, poutre et toit
À une maison qui m’appartient plus
À vendre mes mains
Pour en faire des gestes qui me dépossède
Bien étrange m’est ce monde
Où la machine a fait oublier
Tout l’amour du travail
Et où il importe peu
La pureté du cœur, le don de soi
Aux armes qui n’en ont guère besoin
Pour éteindre le cœur des humains
Bien étrange m’est ce monde
Où l’humilité est bien souvent
Prise pour une faiblesse
Et la patience pour paresse
Où la révolte se fait docile
Et ou la lumière même
Se retrouve obligé
De fouler les mêmes sentiers
Que l’obscurité
Bien étrange m’est ce monde
Où l’hiver semble s’être accroché
À beaucoup de cœur
Et ou le printemps
Ne reviendra guère
Sans le secours de nos mains
Lentement, doucement
Patiemment
Nuage après nuage
Soleil après soleil
Jour après jour
Par delà même la nuit
Bien étrange m’est notre monde
Que j’aime pourtant à vivre
Ou l’espoir à chaque matin
Guide ma renaissance.