La vieillée

Tellement entouré, et ça tourne tout autour de moi, des pas, des tours, des cinémas, des cabarets nichés dans le fin fond du monde. J’interpelle la loi du regard pour pouvoir demander grâce au ciel de les regarder encore quelques jours, quelques années. Tout reste au fond de moi, paroles magiques et larmes de vie s’exclamant devant le feu de famille. Blotti dans mes bras pour ne rien perdre. Apprendre à lire dans ses yeux, j’ai mouillé sur mes joues et chanté Ô bonheur de voir à l’étage toutes mes rides marquées par les marées. J’ai vécu si fort ce soir là que j’en vie encore. J’aurai bientôt cent ans, vous êtes tous dans mes bras, je vous serre si fort que le vin pisse rouge et blanc éclairant nos vœux du meilleur moment. Vous êtes tous venus vieillir avec moi. Je suis encore saoul d’images, de paroles, de chants, de magie, je vous aime tant, vous m’avez tant ému. J’espère vous garder longtemps pas trop loin de moi. Merci

 

Sylvain