Le chant du vent

Il voyage sur les mers,

il voyage sur les terres,

donnant un mouvement

au rythme établi,

telle une roche heurtant

le vent, amorçant la vie.

 

Tiens écoute,

écoute le vent

qui insuffle  la vie.

 

On dirait le travail d’une pierre,

mais c’est le vent sur la mer,

qui heurte et bute constamment

donnant forme aux vagues

qui savent si bien faire danser les algues

à travers le courant.

 

On dirait le travail d’une pierre,

mais c’est le vent sur les terres,

qui heurte et mesure constamment,

donnant forme aux arbres et cimes

des montagnes et des collines,

labourant la surface des champs.

 

Tiens, regarde,

regarde le vent

qui insuffle la vie.

 

Des nuages traversent le ciel,

les oiseaux sont suspendus de leurs ailes,

et se dessine le grand mouvement,

tel le balancement d’une fleur

qui sait saisir la chaleur

sur la portée du vent.

 

Et voyagent les planctons, les poissons,

les roches des quatre horizons,

tout change et recommence

tel le cycle des saisons.

Tout sait germer de telle façon

que même le hasard semble avoir un sens.

 

Savoir que deux branches ne peuvent être à la même hauteur

tout en ayant une contribution semblable au développement créateur

 

Tiens écoute,

écoute le vent,

qui insuffle la vie.

 

On entend au loin son chant

si serein, mais pourtant…

le vent travaille la montagne

et donne la forme par son tourment,

aux herbes, aux arbres et aux champs

dans l’harmonie qui l’accompagne.

 

Mais parfois on entend au loin un chant,

un chant mystérieux et si troublant,

il semble issu d’un souffle solitaire,

poigne de fer sur le temps se couvrant

et qui sait hurler froidement

plissant ainsi la chaire de la mer.

 

Tiens regard,

regarde le vent

qui insuffle la vie

 

On aurait dit le tyran des terres,

ou le guerrier sur la mer,

qui avec ses dragons nuages

attaquent à grands coup d’assaut.

Mais l’un fut inondé, l’autre monté en rouleaux

au plus fort du mouvement de l’orage.

 

Ne demeure plus qu’un chant,

tantôt doux, tantôt hurlant,

rappelant que dans la grande Vie

il y a aussi la mort qui dort

sommeillant au fond d’un mirador

prêt à braquer le temps qui s’enfuit.

 

Tiens écoute,

écoute le vent

de la grande Vie.

 

Lorsque j’étais jeune enfant,

j’aimais me promener sous les grands vents.

Un jour, le vent pénétra mon corps,

je sentis tout en moi la fièvre,

qui me chauffait les lèvres

le vent c’est bien l’harmonie en essor.

 

Lorsque l’on sait l’écouter,

il devient le grand parolier,

le vent c’est l’harmonie du dehors,

le chant de l’univers

fait que d’un seul vers

emplissant tout le corps.

 

Tiens écoute,

écoute le vent

le doux rythme de la vie

 

Tiens écoute,

écoute le vent

le doux son qui réuni.

 

(pause oisive)

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