Moi, cela va de soi, et toi?

Visage monde

Je suis né comme cela, par une toute petite chose appelé Moi.

Et en grandissant, il va de Soi que j’ai changé et je me suis reconnu différent de Toi.

J’ai confondu le pour Soi dans le pour Moi sans laisser une part pour Toi.

Puis un jour, il y a eu un pourquoi!

J’ai senti que pour Toi, je pouvais faire quelque chose,

et que nous deux il y aurait un pour Soi, qui dépasse le pour Moi!

Puis un jour, je ne sais plus pourquoi!

J’ai vu les liens entre Toi et Moi, comme un fil de Soi, fragile et somptueux,

capable de nous guider dans le labyrinthe de l’interdépendance.

*

Une chanson de Jean-Jacques Goldman

Nos mains

Sur une arme les doigts noués
Pour agresser, serrer les poings
Mais nos paumes sont pour aimer
Y a pas de caresse en fermant les mains

Longues, jointes en prière
Bien ouvertes pour acclamer
Dans un poing les choses à soustraire
On ne peut rien tendre les doigts pliés

Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d´une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains

Mécanique simple et facile
Des veines et dix métacarpiens
Des phalanges aux tendons dociles
Et tu relâches ou bien tu retiens

Et des ongles faits pour griffer
Poussent au bout du mauvais côté
Celui qui menace ou désigne
De l´autre on livre nos vies dans les lignes

Quand on ouvre nos mains
Suffit de rien dix fois rien
Suffit d´une ou deux secondes
A peine un geste, un autre monde
Quand on ouvre nos mains

Un simple geste d´humain
Quand se desserrent ainsi nos poings
Quand s´écartent nos phalanges
Sans méfiance, une arme d´échange
Des champs de bataille en jardin

Le courage du signe indien
Un cadeau d´hier à demain
Rien qu´un instant d´innocence
Un geste de reconnaissance
Quand on ouvre comme un écrin
Quand on ouvre nos mains.