Les organismes communautaires au Québec 1

Des hommes pareils

Voici un bref survol des différents types d’organisations dont les actions sont de nature collective au Québec. J’entame ici une série pour mieux faire connaitre cette richesse collective d’ici.

 Les actions collectives au Québec

Au Québec, les lieux où la participation individuelle peut se traduire en participation organisée sont nombreux et offrent de multiples opportunités d’action. En plus des  5 164 associations de type contractuel, non constituées en personnes morales, le Québec compte 55 709 organismes à but non lucratif (OBNL) dont 47 841 sont constitués sous la troisième partie de la Loi sur les compagnies du Québec.

Les quelques 8 000 organismes communautaires et les quelques 7 000 entreprises d’économie sociale génèrent d’importantes retombées tant sociales qu’économiques. Leur rendement social se traduit par l’amélioration des milieux de vie et du bien-être des collectivités visées. Quant à leur poids économique, il représente près de 6,6 milliards de dollars de budgets d’opération, avec plus de 158 928 travailleuses et travailleurs, tous statuts d’emploi confondus, et 722 400 bénévoles (voir Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’économie sociale et de l’action communautaire (CSMO-ÉSAC), Les Repères en économie sociale et en action communautaire, Panorama du secteur et de sa main-d’œuvre, Édition 2012 p.51).

  1. Organismes communautaires

 

La politique gouvernementale L’action communautaire : une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec vise particulièrement les organismes communautaires.

L’action communautaire est une intervention collective fondée sur des valeurs de solidarité, de démocratie, d’équité et d’autonomie. Elle s’inscrit essentiellement dans une finalité de développement social et est réalisée par des organismes qui visent l’amélioration du tissu social et des conditions de vie ainsi que le développement des potentiels individuels et collectifs. Ces organismes apportent une réponse à des besoins exprimés par des citoyennes ou des citoyens qui vivent une situation problématique semblable ou qui partagent un objectif de mieux-être. L’action communautaire témoigne d’une capacité d’innovation par les diverses formes d’intervention qu’elle emprunte et se caractérise par un mode organisationnel qui favorise une vie associative axée sur la participation des personnes et la délibération.

On distingue deux types d’organismes communautaires, selon qu’ils exercent ou non une action communautaire autonome. Ils correspondent à la dynamique observée au Québec et décrite dans la politique gouvernementale citée précédemment.

1.1 Organismes d’action communautaire

Les activités des organismes d’action communautaire sont axées principalement sur les services offerts aux personnes. Leur intervention vise à répondre à des besoins de services collectifs de proximité (par exemple les clubs de sport ou de loisir). Il arrive aussi que ces organismes soient offerts en complémentarité avec les services offerts par l’État (par exemple les organismes d’assistance et d’accompagnement aux plaintes du secteur de la santé, les maisons de convalescence, les services externes de main-d’œuvre [SEMO]). Ils répondent aux critères suivants :

  • avoir un statut d’organisme à but non lucratif;
  • démontrer un enracinement dans la communauté;
  • entretenir une vie associative et démocratique;
  • être libres de déterminer leur mission, leurs orientations, leurs approches et leurs pratiques.
  1. 2 Organismes d’action communautaire autonome

Les organismes d’action communautaire autonome s’associent au mouvement de l’action communautaire autonome (par exemple les centres de femmes, les organismes de défense collective des droits, les corporations de développement communautaire [CDC], les maisons de jeunes). En plus de remplir les quatre critères énumérés précédemment – qui s’appliquent à l’ensemble des organismes communautaires – ils répondent aux critères suivants qui reflètent la nature de leurs actions afin de préserver une distance à l’égard de l’État, soit :

  • avoir été constitués à l’initiative des gens de la communauté;
  • poursuivre une mission sociale propre à l’organisme et qui favorise la transformation sociale;
  • faire preuve de pratiques citoyennes et d’approches larges axées sur la globalité de la problématique abordée;
  • être dirigés par un conseil d’administration indépendant du réseau public.

 

  1. Organismes d’action socio-économique

Cette catégorie regroupe plus de 42 000 organismes ayant un statut d’organisme à but non lucratif ou un statut de coopérative. Leurs activités touchent les domaines généraux ou spécialisés du secteur socio-économique.

  1. 1 Organismes à vocation philanthropique

 

Le but des organismes à vocation philanthropique est de promouvoir les activités philanthropiques de redistribution de la richesse. C’est le cas des fondations qui accordent des bourses et des subventions (par exemple les fondations universitaires, les fondations privées) et des organismes qui font des collectes de fonds (par exemple Centraide, la Croix-Rouge, les clubs Lion, les clubs Richelieu, les clubs Rotary).

  1. 2 Organismes à vocation culturelle et sociale offrant surtout des biens publics

Le but de ces organismes est d’offrir une programmation d’activités sociales et culturelles afin de rendre accessible la richesse d’une communauté (par exemple les festivals, les orchestres symphoniques, les théâtres, les musées, les jardins zoologiques, les jardins botaniques, les aquariums, les médias, les clubs et cercles récréatifs et de divertissement).

  1. 3 Organismes à vocation religieuse

Ce sont les organismes qui font la promotion des croyances religieuses, qui célèbrent des services et des rites religieux (par exemple dans les églises, les temples, les mosquées, les synagogues, les monastères) ainsi que leurs organismes auxiliaires (par exemple les associations à caractère religieux, les sociétés bibliques, les congrégations).

  1. 4 Associations d’affaires et associations professionnelles

Ces organismes soutiennent, régissent et protègent les intérêts du milieu professionnel (par exemple les corporations professionnelles), des affaires (par exemple les chambres de commerce) et du travail (par exemple les centrales syndicales)

  1. 5 Organismes politiques

Les organismes politiques font la promotion d’une action politique partisane, tels des organismes politiques de circonscription électorale qui s’inscrivent dans l’action d’un parti politique officiellement reconnu par le Directeur général des élections.

  1. 6 Organismes de défense et de promotion des intérêts

Ces organismes soutiennent, régissent et protègent les seuls intérêts particuliers de leurs membres fondateurs, que ceux-ci soient des personnes physiques ou morales. Par exemple, on retrouve ici, les centres de recherche médicale, les clubs d’élite de sport, les regroupements de riverains, les clubs de chasse, etc.

  1. 7 Organismes de développement des localités

Il s’agit d’organismes mis sur pied par une instance publique pour répondre à des intérêts d’administration publique (par exemple les comités sectoriels, les centres locaux de développement [CLD], les sociétés d’aide au développement des collectivités [SADC], les projets Villes et villages en santé, les unités régionales de loisir et de sport [URLS]).

  1. 8 Entreprises d’économie sociales (OBNL, coopératives et mutuelles)

 On trouve dans ce secteur des organismes de services (par exemple les caisses populaires, les coopératives de travail, les coopératives de soutien technique, les centres périressources, les centres de la petite enfance [CPE], les entreprises d’aide domestique). Ces organismes permettent une offre de biens et de services non comblée par le marché, tout en étant soumise à ses lois.

  1. LES ACTIONS INDIVIDUELLES

Toute action collective est fondée sur l’implication d’individus. Nous voulons ici situer sous un autre angle les actions que peuvent mettre en œuvre les personnes pour aider leur entourage. Il s’agit d’initiatives entreprises sur une base individuelle, que l’on qualifie de geste bénévole ou de geste d’entraide

  1. 1 Geste bénévole

Personnes qui acceptent sur une base volontaire de fournir un service auprès d’un ami, d’un voisin, d’une personne de la communauté, sans rémunération. Ce bénévolat peut se traduire sur une base individuelle ou à l’intérieur d’un organisme sans but lucratif.

  1. 2 Geste d’entraide

Personnes qui acceptent sur une base volontaire de fournir une aide ou un soutien auprès d’un membre de leur famille élargie en tant qu’aidants naturels, sans rémunération. Ces activités d’entraide peuvent prendre la forme de visite, de courses, de transport, de garde d’enfant, etc.

 

https://www.youtube.com/watch?v=aDMkul6FWB8

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