Les organismes communautaires au Québec 5

Mains du monde

L’impact social et économique (avec la collaboration de Tonatiuh Garcia)

Ce secteur d’activité des organismes communautaire génère 3 milliards de dollars de budget de fonctionnement, comprend 64 000 travailleurs et chaque organisme est fréquenté annuellement par 8 693 clients/usagers (23 % d’augmentation de clientèle au cours des deux dernières années selon l’étude Les repères en économie sociale et en action communautaire 2012 du Comité sectoriel de main-d’œuvre économie sociale et action communautaire.). La majorité des québécoises et québécois ont donc recours aux organismes communautaires. De plus, ce secteur obtient un apport de la communauté par les 424 000 bénévoles qui les soutiennent annuellement et par le fait que les deux tiers des organismes sont enregistrés à l’Agence de revenu Canada (ARC) à titre d’organismes de bienfaisance. Nous n’avons malheureusement pas de données précises sur les dons reçus.

En février 2014, la publication « Les groupes communautaires : vers un changement de paradigme ? » de Jean-Pierre Deslauriers se penche sur l’évolution de plus de cinquante ans du mouvement communautaire. En effet, les fondements du document proviennent d’une étude empirique réalisée par le professeur Deslauriers, entre 2004 et 2006, auprès de 100 personnes. À cela s’ajoutent les résultats du projet de recherche interuniversitaire sur les pratiques sociales au Québec, des années 1960 à 1990, auxquelles le professeur a participé.

Il est clair, pour l’auteur, que le financement doit être un levier de financement pour l’action. D’ailleurs, selon lui, le sous-financement ou l’instabilité du financement de certains organismes crée un cercle vicieux pour la recherche de fonds qui nuit à l’action terrain. De plus, il affirme que les disparités de financement entre organismes entraînent des animosités entre des intervenants de secteurs différents, ce qui désolidarise le milieu et les confine à travailler en silo.

Pour l’auteur le « partenariat » est une structure qui gère les échanges des acteurs sociaux impliqués et qui vise la réalisation d’actions concertées. Il identifie ainsi les préalables au partenariat :

  • L’information mutuelle;
  • La consultation;
  • La coordination;
  • La concertation;
  • La coopération;
  • Le partenariat formel.

On peut en conclure que c’est en établissant des rapports plus égalitaires avec les organismes que l’État peut faire du tiers secteur un véritable partenaire autonome.

Selon le professeur Deslauriers, le communautaire s’est développé au point de devenir un secteur d’emploi majeur. Les employés du secteur communautaire sont plus scolarisés que d’autres secteurs d’emploi, car ils doivent être de plus en plus polyvalent et en même temps des spécialistes dans leur domaine. La professionnalisation du milieu communautaire, particulièrement présente dans les modes de soutien financier par entente de service, apporte une certaine rigueur et efficacité de travail, mais comporte aussi une perte d’expertise citoyenne et en ce sens a tendance à isoler l’organisme de sa communauté.

https://www.youtube.com/watch?v=DgkWgsog6Y4

 

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