Antoine de Saint-Exupery : Citation tirée du Petit prince

Petit prince et le renard

Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.

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Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…

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Si tu veux un ami, apprivoise-moi!

-Que faut-il faire? dit le petit prince.

Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près…

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Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ fut proche :

-Ah ! Dit le renard… je pleurerai.

-C’est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…

-Bien sûr, dit le renard.

-Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.

-Bien sûr, dit le renard

-Alors tu n’y gagnes rien !

-J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

 

Une chanson du film Le petit Prince,- J’ai dans le coeur