L’ombre fut tellement aimée de la lumière qu’elle devient clarté… Guy Corneau

foresta lumina

Tu vas arriver.

Tu vas arriver et ils seront tous là.

Tous et toutes, ils seront là.

Et lorsque tu arriveras,

Le drame pourra commencer car il ne manquait que toi.

C’est ta propre histoire que l’on va jouer.

on va jouer ton éloignement par rapport à toi-même.

Ton éloignement de ce qui est même que toi.

Et que tu ne reconnais pas.

On va jouer la rage, le meurtre, la folie,

le mensonge et la jalousie.

On va jouer le sexe, la passion, les soupirs,

Les ivresses, les défaites et la fatigue.

On va jouer toute la pièce.

Et tu pourras vociférer ou ne rien dire,

tout va se jouer quand même,

tout va se jouer jusqu’à ce que tu dises :

« ce n’est que du théâtre…! »

Mais cela est prévu dans la pièce,

et tu ne pourras pas sortir.

Tu pourras t’émerveiller, t’émouvoir,

t’immoler, t’humilier,

tout va se jouer quand même.

jusqu’à ce que tu t’écris :

« Je comprends maintenant ! Je suis tout ces personnages…! »

mais cela aussi est prévu dans la pièce.

Et tu ne pourras pas sortir.

Tout va reprendre et se répéter, jusqu’à ce que ton cœur se brise,

jusqu’à ce que ton petit moi s’épuise,

et que tu puisses tout accueillir.

Alors en silence, tu le diras :

J’aime..enfin j’aime ! »

Je savoure tous ces personnages,

les victimes comme les bourreaux,

les sauveurs comme les persécuteurs,

je les ai dans la peau.

Ils passent tous en moi.

Je les vois circuler.

Et je me sens libre de devenir chacun d’eux,

ou de ne rien devenir du tout..

Cela aussi est prévu dans la pièce,

Mais cette fois tu pourras sortir du théâtre.

Cependant, ce ne sera pas une nécessité…

Tes yeux se seront affranchis et la pupille dilatée

Tu ne sauras plus que contempler tout ce que tu es.

Oui, je te le dis, lorsque tu arriveras,

ils seront tous là.

Tu ne les reconnaîtras pas.

Et pourtant ils ne seront que toi-même….

Voilà, si chacun prend sa part d’ombre, elle n’aura plus besoin d’être projetée sur l’autre ou sur le monde..

et l’ombre sera tellement aimée de la lumière qu’elle deviendra clarté.

Une chanson de Claire Pelletier La caverne

2 réflexions sur “L’ombre fut tellement aimée de la lumière qu’elle devient clarté… Guy Corneau

  1. Je ne sais pas si ce texte est de toi ou de Guy Corneau mais il me rentre dedans… Sa profondeur, son étendu et son immensité résument toute une vie! J’en suis toute bouleversée…

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