Conte Soufi Les ciseaux et l’aiguille

soufi

Un roi rendit un jour visite au grand mystique soufi Farid. S’inclinant devant lui, il lui offrit un présent d’une grande valeur, un objet d’une rare beauté, une paire de ciseaux en or incrustés de diamants. Farid prit les ciseaux en main, les admira et les rendit à son visiteur en disant :

– Merci Sire, pour ce cadeau précieux. L’objet est magnifique, mais je n’en ai pas l’usage. Donnez-moi plutôt une aiguille. Je n’ai que faire d’une paire de ciseaux.

– Je ne comprends pas, fit le roi, si vous avez besoin d’une aiguille, il vous faudra aussi les ciseaux !

– Non, expliqua Farid. Les ciseaux coupent et séparent. Je n’en ai pas besoin. Une aiguille par contre recoud ce qui a été défait. Mon enseignement est fondé sur l’amour, l’union, la communion. Il me faut une aiguille pour restaurer l’unité. Les ciseaux déconnectent et tranchent. Apportez-moi une aiguille ordinaire quand vous reviendrez me voir, cela suffira.

Une danse Sufi: Mevlana Rumi’s Whirling Derwishes of Damascus