Où cours-tu ?

ImAGE Tormas

 

Il est difficile au milieu du brouhaha de notre « civilisation » qui a le vide et le silence en horreur d’entendre la petite phrase qui, à elle seule, peut faire basculer une vie : « Où cours-tu ? »

De mode en mode, de nouveauté en nouveauté, d’innovation en innovation, de catastrophe du jour en catastrophe du jour -« Rien n’est plus vieux que le journal d’hier- nous voilà fouettés en avant comme des cerceaux ! Slogans, rythmes, musiques de fond, logorrhée sournoise d’une radio toujours branchée, cris, appels nous incitant à courir plus vite, à laisser derrière nous les tombereaux de déchets, d’immondices que nous produisons sans répit. Sans projet de civilisation, sans vision, nous ne faisons qu’amplifier la sono et foncer.

(…) Il y a des fuites qui sauvent la vie : devant un serpent, un tigre, un meurtrier. Il en est qui la coûtent : la fuite devant soi-même. Et la fuite de ce siècle devant lui-même est celle de chacun de nous.

Nous pouvons aller dans le monde, nous pouvons aller vers de nouveaux horizons, vers de nouvelles expériences.

Aller vers quelque part ne veut pas dire vivre quelque part.  Je peux voir une chose, y baigner et mais décoder sa substance propre, est une autre chose. Ce n’est que lorsque notre esprit est tout à fait pacifié, synchronisé, absent de désir, que jaillit la réalité.

La réalité doit venir à nous, nous ne pouvons pas aller à elle.

De même, c’est l’expérience calme et paisible qui vient à nous soudainement à la brunante lorsque nous nous arrêtons au bord de l’étang le soir et que tout à coup, il y a l’ouverture. Il vient à nous seulement lorsque l’esprit est calme et paisible.

Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?, Christiane Singer

Une chanson Jack Johnson & Ben Harper – Sitting,Waiting,Wishing