L’économie de l’effort harmonieux

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À une certaine époque, quand j’écoutais la télévision, j’écoutais religieusement les nouvelles. L’approche, le contenu, l’aspect communicationnel utilisaient judicieusement la peur, parfois l’indignation et la culpabilité pour attirer l’auditoire. Tels groupes de personnes ont fait ceci, tel produit pourrait vous empêcher d’être comme vous êtes actuellement, les accidents peuvent survenir, les maladies peuvent vous atteindre, etc.  Et nous répondons à cette peur par une surprotection au cas ou, une serrure afin de, un casque pour ceci, une visière pour cela, il faut tout décontaminer et tout aseptiser. Puis, venait la période des annonces, où on nous proposait des produits pour entretenir cette forme de bonheur par l’acquisition.

À refuser toutes formes de risque, nous installons une bienheureuse sécurité qui ne peut que se segmenter et s’alimenter d’intermèdes de peur, d’indignation du comportement inconséquent ou immature des autres ou de la culpabilité de ne pas en avoir fait assez.

Si nous faisions un voyage dans le temps, au 14e siècle, comment ferions-nous pour survivre à juste habité dans une maison cousue de courant d’air?

Je ne veux pas dénigrer les programmes de prévention, je ne veux pas dénigrer la modernité, je ne veux pas dénigrer la quête d’une vie paisible, mais je désire juste faire valoir une autre perspective. Je me demande si entretenir des peurs au lieu d’entretenir une automatisation,  une réappropriation de son pouvoir d’agir dans son environnement ne serait pas plus porteuse de bonheur durable. Au lieu d’utiliser la technologie pour éloigner notre environnement, nous pourrions l’utiliser pour mieux nous y adapter et la conserver. Au  lieu de contribuer au business de la peur, instaurons l’économie de l’effort harmonieux.

 

Une chanson de Gaston Mandeville – Le vieux du bas-du-fleuve

LE VIEUX DU BAS DU FLEUVE
paroles et musique: François Camirand, Gaston Mandeville

Y avait un vieux dans l’ bas du fleuve
Avec une terre de trente arpents
Un poêle à bois, une charrue neuve
Trente-six cochons, pis onze enfants
Y s’est levé un bon matin
Une cicatrice sur son terrain
Les yeux pleins d’eau y a dit «Calvaire!
On est en train d’ voler ma terre.»

REFRAIN:
Quand t’es ben tranquille chez vous
Assis à compter les hivers
Pis à t’ mêler d’ tes affaires
J’ai d’ quoi su’ l’ coeur
Mais j’ai pas l’ coeur
À te l’ dire

Y avait un vieux dans l’ bas du fleuve
Avec un coeur de trente arpents
On l’a tué à coups d’ tracteur
Le sang a coulé par en-dedans
Sa femme est là pis qui dort p’us
Un coup parti les p’tits non plus
Le «douze à sel» c’est passé d’ mode
On peut pas éviter l’exode

REFRAIN

Y avait un vieux dans l’ bas du fleuve
Avec des rêves de trente arpents
Sort sa charrue pendant la nuit
À grands coups d’ poing laboure son lit
Y avait un vieux dans l’ bas du fleuve
Qui était caché dans l’ fond d’un bas
Dans l’ fond du bas du Saint-Laurent
Où c’est qu’y en a qui passent par là

REFRAIN

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