Divaguer

vagues

Tu es l’une des vagues, et toutes les vagues sont en mouvement comme toi et passantes. Le mouvement nous pousse vers l’horizon, et nous nous disons que cela est le sens, et le mouvement nous pousse vers ce sens, vers ce point où nous touchons à l’infini.

Et durant tout le déplacement de cette masse de vagues, nous vivons des tourbillons frénétiques, puis des courants chaleureux, et des soulèvements et des accalmies.

Parfois, nous sommes attirés contre une autre vague et nous sommes fascinés par son mouvement, par sa fluidité, sa lumière, ses couleurs, et nous sommes heureux de partager le mouvement ensemble.

Il peut arriver que cette fusion et les expériences antérieures de même nature nous permettent de reconnaître en l’autre le grand océan qui nous habite et que nous composons. Difficile alors, de savoir qui est soi ou l’autre, et d’ailleurs c’est inutile, à quoi bon regarder une goutte quand on peut voir le mouvement d’ensemble du grand océan.

Alors, il est clair que chaque vague est merveilleusement à sa place et aucune ne passe, mais elles sont. La quête d’un horizon accessible n’a plus de sens, car, par le corps de la mer, le chant des vagues compose la vie de cet instant à partager… sauf pour celui qui dit vagues sans rien voir et écouter, car il divague.

Une pièce musicale de John Butler – Ocean

 

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