Quand l’imparfait prend vie

Visage couleur

Existe-t-il vraiment un monde où tous nous vivons? Ou existe-t-il seulement des modes parallèles?

Je ne suis pas capable d’affirmer que tous nous vivons exactement la même réalité en même temps. Chacun de nous à son propre vécu et sa propre perception d’une même situation et ainsi, un évènement peut être décodé d’autant de façon qu’il y a de personnes.

Que ces interprétations différentes, parfois infimes, parfois plus grandes, soient partagées ou non, elles engendrent des jugements, des perceptions qui rassemblent ou séparent même ceux qui s’aiment.  Et c’est encore plus intense lorsque ces interprétations reposent sur un innommable secret.

Nous interprétons tous différemment la réalité qui nous entoure et cette altération de l’observateur s’applique aussi pour ce que nous laissons paraître de nous, ce qui peut représenter une forme d’altération par l’émetteur.

Qui me voit réellement comme je suis? Qui est réellement ce qu’il projette comme image de soi?

La part de réalité projetée est composée de ce que je désire révéler et du ou des secrets que je désire soustraire des regards. Tout cela dans le but d’être bien perçut, estimé ou aimé, comme nous souhaitons l’être et surtout sans cette partie cachée ou repose la faiblesse déshonorante, notre secret inavouable.

Nous pouvons passer toute une vie à fonctionner avec cette contradiction enfouie en nous, ou encore pire, sans nous rendre compte de l’effet sur nous.

Nous avons beau tenter de nous exprimer avec sincérité, honnêteté auprès des autres et même envers nous-mêmes, il y a toujours cette distorsion de base qui vient altérer, d’une part notre projection de soi modifiée et d’autre part, cette appréciation de la réalité qui ne peut être capté que d’une seule personne à la fois.

Savoir parcourir son propre chemin, celui qui nous est unique et personnel, permet minimalement de nous révéler nos propres limites et faiblesses.  Le jeu des comparaisons des perceptions de la réalité prend moins de sens. Plus besoin de jouer du coude sur la voie commune de la représentation. Nous pouvons devenir plus conscients des ravages du paraître sur l’être.  Combien d’énergie pouvons-nous perdre à nier ce que l’on est ou à défendre un point de vue qui n’est vrai que pour nous seul?

Celui qui accepte ce qu’il est, même dans sa plus grande imperfection, ouvre un espace et même la voie de sa propre élévation, au lieu de s’enfoncer dans la cage du déni. Je suis imparfait, parfois faible, je m’en suis voulu longtemps d’avoir gardé un secret qui a détruit un espace de bonheur. J’ai changé. Maintenant, je refais autrement un nouvel espace de bonheur.

Nous oublions souvent que sous les faux semblants, bien que les discours rallongent et le vrai n’a plus de place pour rayonner.

Quand l’imparfait prend vie…

Une chanson de Daniel Bélanger – Imparfait

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