L’autre versant de son monde

Visage nature

Avez-vous déjà franchi l’autre versant de votre monde?

Il existe vraiment, il est bien réel, mais peu visité, et à l’image de l’inconnu, l’autre versant est perçu comme un côté sombre de notre monde.

Nous avons en général une peur de ce que nous ne connaissons pas, elle est souvent irrationnelle et ne peut s’apprivoiser que par un travail de désensibilisation patient et constant.

Le monde que nous partageons et que nous connaissons tous est ce monde social, interactif, ou il y a beaucoup d’animation, des soirées, des repas entre amis, des sorties de groupe, etc.

L’autre versant est cet espace de solitude. Et pourtant, il y a tant de richesse à découvrir, et tant d’aventure à réaliser.

Nous foulons l’espace de cet autre versant quand on prend du temps seul pour soi. Nous pénétrons dans ce versant lorsque nous faisons une randonnée en forêt ou dans un parc seul. Nous sommes alors sur les abords de l’autre versant. Si la promenade se fait sans les outils afin de se déconnecter de l’autre monde (musique, livre, journaux, cellulaires, tablettes et j’en passe ), alors c’est que vous pénétrez plus avant dans l’autre versant. La peur de l’inconnu se manifeste souvent sous la forme de l’ennui. La cause de cette peur sous forme d’ennui n’est autre que notre incapacité à s’habiter réellement, à garder une créativité dans le présent comme dans l’autre monde. L’ennui est souvent perçu comme une diminution de la vie, un soi très présent dans beaucoup d’absence.

En général, lorsque nous vivons cette peur reliée à l’ennui, notre réaction première est de bouger, de faire quelque chose, de se divertir, et de repartir dans ce versant ou il y a un soi moins présent et beaucoup d’autres formes de présence.

La personne qui désire continuer à explorer cet autre versant, elle doit apprivoiser cette peur, l’utiliser pour devenir un meilleur observateur de ce qui l’entoure, puis par la capacité d’attention, apprendre à composer avec cette nouvelle réalité, et devenir, un acteur conscient dans cet état de solitude.

Celui qui sait voyager seul saura mieux comprendre les autres. Les rencontres ne seront plus un prétexte inavoué afin d’éviter de se retrouver seule, mais elles deviendront des opportunités pour s’ouvrir à l’autre, pour se découvrir et pour se dépasser. C’est toute la différence entre s’engager pour ne pas être seul, au lieu de s’engager ensemble à être.

Les personnes qui décident d’explorer régulièrement cet autre versant de notre monde développent une plus grande capacité d’adaptation, une faculté à dénicher le bonheur dans ces instants furtifs, et créer un présent à leur mesure au lieu de s’agiter pour meubler un présent par peur de l’absence. En nous créant, nous allons au-delà de ses frontières.

Une chanson de Fred Pellerin – Silence