Le costume de la sagesse?

Visage couleur

Qui n’a pas déjà entendu l’expression l’habit ne fait pas le moine? Cette simple phrase est pourtant si imposante de sens et de sagesse. Au fil des ans, j’ai pu voir différentes personnes dont le style vestimentaire marquait l’appartenance à une religion, une philosophie, un groupe social ou une mouvance spirituelle.

En Inde, j’ai vu des sādhu dont l’allégeance à Shiva ou à Vishnou se reconnaît par les marques qu’ils peignent sur leur front et par la couleur orange de leurs vêtements.

À Montréal, j’ai vu des hassidim, ces personnes de croyance juive ultra-orthodoxe vêtues de caftans noirs, chapeau noir et longues papillotes et parfois d’un schtreimel, ce large chapeau en fourrure de forme cylindrique.

À Istanbul, j’ai vu des femmes portant le Hijab, ce voile disposé sur leur tête en laissant le visage apparent ou à Alexandrie des hommes portant le qamis, ce vêtement long sous forme de tunique, ainsi je savais que j’étais face à des personnes de croyance musulmane.

À Québec, j’ai vu des hommes habillés en noire avec un petit carré blanc à la base de la gorge, reconnaissant des prêtres catholiques.

À McLeod Gang, j’ai croisé des femmes au crâne rasé avec une robe de couleur safran et je savais tout de suite que j’étais face à une nonne bouddhiste.

Ainsi de suite, nous sommes tous capable de reconnaître des gitans, des cadets de l’armée, des témoins de Jéhovah ou des hippies, par leurs vêtements caractéristiques.

Mais est-ce que l’habit fait nécessairement le moine? J’ai vu des personnes changer de style vestimentaire, mettre des vêtements plus amples, des tuniques indiennes, des colliers et des bracelets, et répéter le contenu de lectures chamaniques. Ils avaient bien l’apparence, même les propos, mais pas intégrées cette sagesse par le corps de la terre. Ce type d’apprentissage est souvent douloureux et profond, changeant irrémédiablement notre représentation de la vie. La captation par l’esprit avec un thé à 16 heures et des biscuits santé n’y changeront rien!

Nous portons le plaisir de jouer aux personnages par le biais de déguisements depuis notre tendre enfance.  Comme si nous devenions quelqu’un d’autre par le port d’habit, ou encore, comme si le rôle était plus crédible.

Il y a combien de personnes qui portent l’uniforme sans en revêtir l’esprit? Et la personne qui a réussi à développer sa vraie nature, a-t-elle besoin d’un vêtement spécifique pour en illustrer son apparence à soi?

Se libérer de la mode qui nous façonne ou des contraintes vestimentaires reliées à un groupe d’appartenance est une façon très concrète de se libérer de certaines chaînes. Une personne qui est authentique et qui se réalise ne perdra pas le fruit de ses labeurs en se mettant à nue face à soi, bien au contraire. L’habit ne fait pas le moine, mais il réchauffe…

Une chanson de Francis Cabrel –  Les Cardinaux en costume

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