J’ai cherché ce qui avait de la valeur, donc ce qui comptait d’une part a mes yeux, puis aux yeux des autres. J’ai touché, et retouché, j’ai tourné et retourné beaucoup d’objets jusqu’à en prendre possession, et pourtant, cela n’avait plus de valeur par la suite, aucune valeur dans mes acquis.

J’ai cherché la valeur par tes yeux, j’ai fait ce qu’il fallait, ce qui était attendu, ce qui était souhaité et j’ai même répondu à tes demandes dont je n’avais pas d’intérêt. J’ai cru que j’avais alors de la valeur, puis, un jour, tu t’es fait silence, et tu t’es retourné à d’autres présences de la vie, et j’ai perdu toute la valeur acquise.

Je me suis senti seul, déprimé, dépossédé de ce que je pouvais acquérir. J’ai eu mal. Puis, j’ai senti ce qui hurlait en moi et qui voulait vivre, qui voulait naître au quotidien, et je me suis mis à écouter cette lueur en moi, l’alimentant de ma matière la plus précieuse, mon attention et mon souffle. Je donne maintenant un sens et la juste valeur de la magie de la vie a ce petit grain qui est moi dans le vaste univers dont je suis interdépendant et je travaille à abolir la logique marchande où tous se perdent en devises.

Une chanson de Geoffrey Oryema – Exile

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