Qui n’a jamais été quêteux?

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Il m’arrive tellement souvent d’entendre des personnes critiquer le quêteux de la rue qui demande quelques sous. Et pourtant, c’est la même chose tous les jours, c’est la même scène, le quêteux est à son poste et des passants le croisent avec une apparente indifférence, apparente, car plus tard vient la critique.

Il n’y a pas de sots métiers pour la personne qui peut critiquer les autres. Des entrepreneurs, des avocats, des médecins, des ouvriers, des prédicateurs et j’en passe, dont moi. Tous nous diront que nous assumons notre vie, qu’il faut être mature et que nous faisons quelque chose d’important de notre vie sans nécessairement dépendre du don d’un autre.

Pourtant, juste un petit peu de recul avec une attitude bienveillante, ouverte, nous dévoile une autre réalité.

Qui d’entre nous n’a jamais quêté? Combien d’entre nous n’avons jamais eu le comportement de quêter notre affection voir notre amour? Regardez-moi, aimez-moi, parlez-moi!

ON quête une promotion, une vente, un privilège et pourtant presque avec une acceptation sociale.

Comme pour notre quêteux du petit change (petites pièces de monnaie – expression québécoises comme quêteux d’ailleurs), combien de personnes passent une bonne partie de leur vie à exprimer des demandes plus ou moins reconnues, mais souvent ignorées.

L’absence d’être possédé d’attention, parfois affective, demeure et ronge lentement l’ouverture à l’autre.

Il est impressionnant de voir les ravages de l’orgueil et de la suffisance. Tout le monde cherche la même chose et sans écoute attentive.

Il est fascinant de constater qu’il en faut peu pour écouter l’autre, juste autant que pour s’écouter. Le temps d’une écoute, et c’est la rencontre, l’autre versant de l’indifférence. Nous avons chacun de nous la capacité de faire une différence pour quelqu’un. Notre vulnérabilité n’est rien de moins que la reconnaissance de notre plus grande faiblesse. Agir sur celle-ci nous rend meilleurs.

Au-delà de l’argent ou de l’attention affective qui fait l’objet de tant de sollicitation et qui ne changera pas réellement les choses, la considération bienveillante permet de renouer avec notre propre nature qui est sans attache et qui se nourrit de vivre librement l’ici et maintenant. Prendre c’est perdre, se donner c’est grandir. Avec le temps, nous découvrons cette énergie en nous qui se nourrit de l’interdépendance. C’est par elle que nous pouvons pleinement rencontrer l’autre malgré ses demandes puis les transcender.

Une chanson de Enrico Macias & Mikaël Miro – Le mendiant de l’amour

COPYRIGHT – DROIT D’AUTEUR – Daniel Jean – Si vous voulez copier ce texte merci d’indiquer la source dandanjean.wordpress.com, ne pas couper ou modifier les textes et le contenu merci

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