Simone Weil dans La Pesanteur et la Grâce

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Aimer un étranger comme soi-même implique comme contrepartie : s’aimer soi-même comme un étranger.

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L’amour a besoin de réalité. Aimer à travers une apparence corporelle un être imaginaire, quoi de plus atroce, le jour où l’on s’en aperçoit ? Bien plus atroce que la mort, car la mort n’empêche pas l’aimé d’avoir été.

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Le monde est un texte à plusieurs significations, et l’on passe d’une signification à une autre par un travail. Un travail où le corps a toujours part, comme lorsqu’on apprend l’alphabet d’une langue étrangère : cet alphabet doit rentrer dans la main à force de tracer les lettres. En dehors de cela, tout changement dans la manière de penser est illusoire.

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Dire que le monde ne vaut rien, que cette vie ne vaut rien, et donner pour preuve le mal, est absurde, car si cela ne vaut rien, de quoi le mal prive-t-il?

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La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu’à l’âme

Simone Weil dans La Pesanteur et la Grâce

Une pièce musicale d’Eric Satie  interprétée par le London Symphony Orchestra – Gymnopedie No. 1