S’émerveiller

 

Il y a tant à voir, tant à découvrir, il y a tant à faire. Et la précipitation n’aide en rien pour réellement apprécier la beauté qui nous entoure. Combien de belles personnes n’avons-nous pas encore découvertes autour de nous? Combien des produits de la nature avons-nous ignoré autour de nous?

Bien sûr, on peut s’émerveiller devant un spectacle conçu pour nous en mettre plein la vue. Mais, pour nous émerveiller réellement dans notre vie quotidienne, cela demande un état de conscience différent, nous devons nous arrêter, nous rendre disponibles par une présence entière.

L’émerveillement produit par le monde de la consommation ou du spectacle n’a pas les mêmes propriétés que l’émerveillement qui provient de notre rapport avec le monde et de l’interdépendance que nous avons développée.

D’ailleurs, la personne qui veut reproduire l’émerveillement y enlève nécessairement sa substance.

Quand nous nous émerveillons réellement, nous sommes dans un mouvement altruiste spontané, car nous redonnons avant tout.

Regardez cet arbre, il prend racine dans la terre, il s’approche du ciel, son sillon marque le temps au cœur de sa chaire, il est habité d’une sève qui animera ses feuilles.

Mais, tous ces mots ne sont pas suffisants pour susciter l’émerveillement, car seule l’expérience directe saura mettre de la poésie et des sons à ces mots. L’émerveillement qui nous soulève réellement se construit à partir de ce que nous sommes, puis de ce qui émane de soi.

L’art symbolique nous interpelle dans notre capacité d’émerveillement.

Si j’écris pour éveiller ce que je pense, j’espère aussi semer des signes d’attention qu’un lecteur aura laissés germés puis un jour saura les faire éclore dans un instant furtif pour à son tour s’émerveiller.

Une chanson de Jean-Jacques Goldman – Veiller tard

Veiller Tard

Les lueurs immobiles d’un jour qui s’achève.

La plainte douloureuse d’un chien qui aboie,

le silence inquiétant qui précède les rêves

quand le monde disparu, l’on est face à soi.

Les frissons où l’amour et l’automne s’emmêlent,

Le noir où s’engloutissent notre foi, nos lois,

Cette inquiétude sourde qui coule dans nos veines

Qui nous saisit même après les plus grandes joies.

Ces visages oubliés qui reviennent à la charge,

Ces étreintes qu’en rêve on peut vivre 100 fois,

Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,

Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.

Ces paroles enfermées que l’on n’a pas pu dire,

Ces regards insistants que l’on n’a pas compris,

Ces appels évidents, ces lueurs tardives,

Ces morsures aux regrets qui se livrent la nuit.

Ces solitudes dignes du milieu des silences,

Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées,

Ces ambitions passées mais auxquelles on repense

Comme un vieux coffre plein de vieux joués cassés.

Ces liens que l’on sécrète et qui joignent les être

Ces désirs évadés qui nous feront aimer,

Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,

Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

 

COPYRIGHT – DROIT D’AUTEUR – Daniel Jean – Vous pouvez copier ce texte en indiquant la source dandanjean.wordpress.com, SVP ne pas couper ou modifier les textes et le contenu sans mon approbation, merci.

2 réflexions sur “S’émerveiller

  1. Image splendide, mots choisis avec soin et chanson vibrante de vérité!
    Beau moment pour rendre grâce de tant de beautés! Merci à vous, talentueux écrivain!

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