L’impermanence

ImAGE univrs

Nous voulons tellement vivre immortelles que nous occultons la réalité qui nous entoure. Cette illusion nous donne l’impression que nous avons du temps, que nous puissions prendre une pause de la vie et nous laisser-aller au non-être.

La réalité est impermanence. L’idée même de concevoir que les humains sont les mêmes depuis des générations est une fausseté. La vision de la permanence à travers le temps est une construction de l’esprit. Nous ne sommes pas une copie parfaite de nos ancêtres. Notre composition est légèrement différente, les bactéries ont changé, nos tissus, notre sang ont évolué. Nous n’existons pas en raison de la copie de l’ancien, mais grâce à la singularité de notre structure.

Même si le monde existe depuis la nuit des temps, à notre naissance, nous contemplons pour la première fois la vie, nous nous éveillons à un monde inconnu, nous découvrons des formes qui grouillent, une faune imprévisible et la diversité humaine.

Les êtres sur pause peuvent vivre des états de noirceur. Les êtres conscients de leur impermanence accèdent à la joie de l’émerveillement. Je pense, donc je suis… et je me conçois.

L’essence du passeur se nourrit de l’interdépendance.

 

Une chanson de Fred Pellerin – De fils en pères

Je suis le fils de plusieurs pères
d’un saint-joseph qui était pas là
je suis le fils de plusieurs pères
Je suis le fils de plusieurs pères
d’un saint-joseph qui était pas là
je suis le fils de plusieurs pères
et d’un poète qu’on enferma
d’un architecte de grand barrage
et d’un soûlon qui buvait pas
d’un doux, d’une brute et d’un bûcheron
d’un coureur de bois, de jupons

des pères, j’en ai mille

je suis le fils de plusieurs pères
d’un joueur de quilles aux mille z’abats
je suis le fils de plusieurs pères
d’un joueur d’hockey pas d’aréna
d’un homme trop fort pour être banquier
d’un autre que son ombre faisait peur
d’un grand menteur, d’un maître-chanteur
rimeur de pomme ou de country

des pères, j’en ai mille

je suis le fils de plusieurs pères
d’un grand fumeur, d’un vieux dragon
je suis le fils de plusieurs pères
d’un révolté en queue d’peloton
d’un gars qui s’tient alinéa
celui qu’on regarde, mais qu’on voit pas
d’un voyageur comme le pigeon
chauffeur de bus des quatre saisons

des pères, j’en ai mille

je suis le fils de plusieurs pères
vendeur de meubles et d’occasions
je suis le fils de plusieurs pères
useur de corps et de canneçons
d’un faux curé, d’un vrai poltron
d’un astronaute dans son salon
d’un six pieds deux, d’un grand trapu
d’un va-nu-pieds, d’un r’viens tout nu

des pères, j’en ai mille

je ne suis pas venu au monde
c’est le monde qui est venu à moi
pis je ne suis né d’hier
j’ai vu mouiller, mourir, neiger
pis je n’ai pas choisi d’aimer

je suis le fils de plusieurs pères
des indécis, des convaincus
je suis le fils de plusieurs pères
des fois perdants, souvent perdus
claireurs de l’ombre, aimeurs de jours
grands angoissés, joueurs de tours
chasseurs de sens et d’horizon
sans toit, vire feu, sans religion

des fils j’en ai mille

ils ne sont pas venus au monde
c’est le monde qui viendra à eux
ils ne seront pas nés d’hier
ils verront naître, neiger, mouiller
ils ne choisiront pas d’aimer

je suis le fils de plusieurs pères
les uns des autres, même inconnus
je suis le fils de plusieurs pères
et le roue glisse et continue
je suis le fils de plusieurs pères
et que ça dure, et que ça tienne
je suis le fils de plusieurs pères
surtout que jamais ça ne finisse

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