Au menu de la carte du monde

Tout jeune, en me levant, je jouais un peu et puis je prenais le déjeuner (au Québec c’est le nom du premier repas du jour), composé de céréales et des tranches de pain grillé. Maintenant, je prends du café et d’autres surprises.

À 17 ans, j’ai pris l’avion pour l’Europe et après un périple de quelques semaines, je me suis rendu à Istanbul. Beaucoup de choses étaient différentes. On me parlait d’un petit déjeuner alors que je voulais un déjeuner, d’un déjeuner au lieu d’un dîner et d’un dîner au lieu d’un souper. Je me sentais bien loin du Québec.

On m’a servi du thé alors que j’étais habitué à du café. Je ne retrouvais plus mes repères, et je mesurais l’ampleur du manque que je vivais. Manque de ce à quoi j’étais habitué. J’étais un apatride.

Puis, j’ai fait d’autres voyages dans le cadre du travail ou de l’exploration : l’Espagne, la Grèce, la France, l’Inde, les États-Unis, l’Afghanistan, l’Italie, l’Iran, le Pakistan, l’Égypte, le Cameroun, le Bénin, le Cuba, et d’autres à venir, j’espère.

Je sais maintenant, par exemple, que parler de pâtes implique de nommer une variété de produits, le spaghetti n’est plus seul, il côtoie différents produits différents tant au niveau de la forme que de  la texture ou de la garniture, le spectre s’étend des momos tibétains au couscous du nord de l’Afrique.

Pendant que certains mangent du pain grillé au premier repas du jour, d’autres mangent des croissants, des brioches, des bagels ou de la semoule de blé. Le repas du soir peut se déguster avec une moussaka, une tourtière, des tapas, des grillons, des cœurs de pigeon ou des shawarmas. Dans un village au coeur de l’Inde, à tous les repas on me servait du riz aux légumes. Aujourd’hui, j’ai compris que même si le nom du repas change, si on me sert une spécialité locale, je vais certainement vivre une nouvelle aventure culinaire et me rassasier. Je me suis affranchi de mes certitudes et je suis ouvert à la diversité.

C’est en abolissant les frontières de l’esprit que la terre que nous foulons pourra offrir une nouvelle place à la table de l’inclusion au monde malgré nos menus différences.

Une chanson de Maxime Le Forestier – San Francisco

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/1107871.html

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