Pieds nus sur la terre sacrée

INUSKSHUK

Leurs sages nous conseillaient d’adopter leur religion mais nous découvrîmes vite qu’il en existait un grand nombre. Nous ne pouvions les comprendre et deux hommes blancs étaient rarement d’accord sur celle qu’il fallait prendre. Cela nous gêna beaucoup jusqu’au jour où nous comprîmes que l’homme blanc ne prenait pas plus sa religion au sérieux que ses lois; il les gardait à portée de la main, comme des instruments, pour les employer à sa guise dans ses rapports avec les étrangers. Nous en usions autrement. Nous conservions les lois que nous avions faites et nous vivions notre religion. Nous n’avons jamais pu comprendre l’homme blanc; il ne trompe personne d’autre que lui-même.

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Nous étions un peuple sans lois, mais nous étions en très bons termes avec le Grand Esprit. Sans comprendre vous nous avez condamnés comme des âmes perdues, simplement parce que notre religion était différente de la vôtre.

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L’homme qui s’est assis sur le sol de son tipi, pour méditer sur la vie et son sens, a su accepter une filiation commune à toutes les créatures et reconnu l’unit » de l’univers ; en cela il infusait à son être l’essence même de l’humanité. Quand l’homme primitif a abandonné cette forme de développement, ll ralentit son perfectionnement.

Chef Luther Standing Bear (1905 -1939), Sioux Ogala

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Qu’est-ce que la vie ? C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit. C’est le souffle du bison en hiver. C’est la petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au couchant.

Les derniers mots de Crowfoot (1821 – 1890), porte-parole des Blackfeet.

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Le Lakota était empli de compassion et d’amour pour la nature. Il aimait la terre et toutes les choses de la terre, et son attachement grandissait avec l’âge. Les vieillards étaient -littéralement- épris du sol et ne s ‘asseyaient ni ne se reposaient à même la terre sans le sentiment de s’approcher des forces maternelles. La terre était douce sous la peau et ils aimaient à ôter leurs mocassins et à marcher pieds nus sur la terre sacrée.

Luther Standing Bear

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Les fleuves sont nos frères: ils étanchent notre soif. Les fleuves portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir que les fleuves sont vos frères et les vôtres, et l’enseigner à vos enfants, et vous devrez dorénavant leur témoigner la bonté que vous auriez pour un frère

Teresa Carolyn McLuhan dans Pieds nus sur la terre sacrée

 

Une chanson de Chloé Sainte-Marie Mamitunenitamun