Souvenirs d’Arnaud Desjardins

La voie consiste donc à découvrir, à dé-couvrir, enlever ce qui couvre, pour constater :  » Ah ! C’était déjà là … »

On peut faire du bruit mais on ne peut pas faire du silence.  »Faire silence » consiste à éliminer tous les bruits et tous les sons. Seul le silence est réel unique et permanent. Les bruits sont irréels, naissants, mourant, disparaissant.

Le vide et le silence sont toujours en nous, ici et maintenant, dans le meilleur et dans le pire, sous le tumulte de nos chants d’amour et de nos cris de haine, de nos peurs et de nos pleurs, de nos rêves et de nos joies, de nos ambitions et de nos amertumes, de nos triomphes et de nos désarrois.

*

Là où nous voyons des êtres méchants ou bons, cruels ou généreux, le sage, lui, ne voit que des  »formes » cherchant à s’exprimer et à se libérer.

*

L’amour devient réellement une participation et une méditation. Rien n’est cherché. Tout est reçu dans une disponibilité totale à l’inconnu et à la découverte. L’orgasme qui est généralement considéré comme une fin, un achèvement, se révèle au contraire un commencement, une ouverture sur un état intérieur de communion et de contemplation, dans lequel la conscience est dégagée du fonctionnement psychomental. Le bonheur conjugal est alors fait d’une réconciliation et d’une harmonisation avec l’ordre cosmique dans lequel l’homme et la femme s’insèrent.

*

Chacun veut que l’autre soit et agisse d’une certaine façon qui corresponde à ses désirs, chacun veut que tout arrive en conformité avec son ego : être le centre du monde et ne rencontrer en face de soi que le oui, le oui, toujours le oui. Alors que nous avons tout le temps à faire face au non.

*

La paix et le contentement sont en nous, sont notre nature réelle. Le plaisir que nous donne la satisfaction d’un désir n’est que la libération passagère de cette sérénité par la suppression du désir qui nous en a exilé.

Arnaud Desjardins dans Les chemins de la sagesse

Une pièce musicale de Michel Pepe – Samsara