Shakti

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Pour les hindous, toute femme vertueuse ou belle est à sa façon une manifestation de la Shakti ; et si l’on peut dire que la vertu est une beauté morale, on peut dire également que la beauté est une vertu physique. Le mérite de cette vertu revient au Créateur, et par participation aussi à la créature si elle est moralement et spirituellement à la hauteur de ce don; c’est-à-dire que la beauté et la vertu, d’une part appartiennent a priori à Dieu et d’autre part, par là même, exigent une mise en valeur spirituelle de la part de la créature.

La qualité de Shakti chez la femme présuppose la qualité de Deva chez l’homme; celui-ci est par sa nature, créateur et maître, à moins d’être perverti, mais même alors il garde les ombres de ses qualifications naturelles. Il va d’ailleurs de soi que chaque sexe participe – ou peut participer – du sexe opposé(1) ; la qualité humaine est une et elle prime le sexe, sans en abolir le moins du monde les capacités, les fonctions, les devoirs et les droits.

Les caractères de Deva et de Shakti indiquent que l’être humain, par définition, est une théophanie et qu’il n’a pas le choix de ne point l’être, pas plus qu’il n’a le choix de ne pas être Homo sapiens. La vocation humaine, c’est de réaliser ce qui fait la raison d’être de l’homme : une projection de Dieu et, par là, un pont entre la Terre et le Ciel.

(1) C’est ce que montre graphiquement ce symbole fondamental qu’est le Yin-Yang chinois, lequel dans toutes ses applications expriment le principe de la réciprocité comensatoire.

Frithjof Schuon dans Racines de la condition humaine

 

Une pièce musicale de John McLaughlin et Shakti – Joy

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