René Char et quelques propos…

ImAGE passion au corps

Viendra le temps où les nations sur la marelle de l’univers seront aussi étroitement dépendantes les unes des autres que les organes d’un même corps, solidaires en son économie.

Le cerveau, plein à craquer de machines, pourrait-il encore garantir l’existence du mince ruisselet de rêve et d’évasion ? L’homme, d’un pas de somnambule, marche vers les mines meurtrières, conduit par le chant des inventeurs…

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J’entrevois le jour où quelques hommes entreprendront sans ruse le voyage de l’énergie de l’univers. Et comme la fragilité et l’inquiétude s’alimentent de poésie, au retour il sera demandé à ces hauts voyageurs de vouloir bien se souvenir.

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Nous n’appartenons à personne sinon au point d’or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous qui tient éveillés le courage et le silence.

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Je rêve d’un pays festonné, bienveillant, irrité soudain par les travaux des sages en même temps qu’ému par le zèle de quelques dieux, aux abords des femmes.

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Le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir.

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Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront.

René Char dans Fureur et mystère

 

Une pièce musicale Psalms 104 sung in ancient Hebrew | ברכי נפשי את ה’ – תהלים ק »ד

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