Récits parisien

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Je me levais tôt ; et une de mes plus chères voluptés​ était de me promener seul, vers huit heures du matin, dans la pépinière du Luxembourg.

Vous ne l’avez pas connue, vous autres, cette pépinière ? C’était comme un jardin oublié de l’autre siècle, un jardin joli comme un doux sourire de vieille.

*

Or, certaines rencontres, certaines choses entr’aperçues, devinées, certains chagrins secrets, certaines perfidies du sort, qui remuent en nous tout un monde de pensées, qui entr’ouvrent devant nous brusquement la porte mystérieuse des souffrances morales, compliquées, incurables, d’autant plus profondes qu’elles semblent bénignes, plus cuisantes qu’elles semblent presque insaisissables, d’autant plus tenaces qu’elles semblent factices, nous laissent à l’âme comme une trainée de tristesse, un goût d’amertume, une sensation de désenchantement dont nous sommes longtemps à nous débarrasser.

J’ai toujours devant les yeux deux ou trois choses que d’autres n’eussent point remarquées assurément, et qui sont entrées en moi comme de longues et minces piqûres inguérissables.

Guy de Maupassant dans Récits parisiens

Une chanson de ZAZ – La Pluie

 

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