La philosophie éternelle

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Aujourd’hui, les jeunes proclament sans arrêt à quel point ils « aiment » et « adorent » différentes catégories d’aliments et de boissons ; les adolescents et les adultes parlent des « frissons » qu’ils tirent de la stimulation de leur sexualité.

La philosophie populaire de la vie a cessé d’être fondée sur les classiques de la dévotion et les règles de la bonne éducation aristocratique, et elle est maintenant façonnée par les auteurs de slogans publicitaires, dont l’idée unique est de persuader à tout le monde de devenir aussi extraverti, aussi gourmand sans retenue, que possible, puisque, bien entendu, ce sont uniquement les possessifs, les agités, les distraits qui dépensent de l’argent pour les choses que les annonciers désirent vendre.

Le progrès technologique est, pour une part, le produit de la révolution somatotonique, et pour une autre part, la cause et le soutien de cette révolution.

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La condition d’un système de production en série s’étendant sans cesse, et technologiquement progressif, est le désir universel.

La publicité est l’effort organisé en vue d’étendre et d’intensifier le désir, – c’est-à-dire d’étendre et d’intensifier le fonctionnement de cette force qui (comme l’ont toujours enseigné tous les saints et les apôtres de toutes les religions supérieures) est la cause principale de la souffrance et de mauvaises actions et le plus grand obstacle entre l’âme humaine et son Fondement divin.

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Chez les Maoris, par exemple, tout être humain est considéré comme un composé de quatre éléments : un principe divin et éternel, connu sous le nom de toiora ; un moi, qui disparaît lors de la mort ; une ombre-fantôme, ou psuché, qui survit à la mort ; et enfin un corps.

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Aldous Huxley dans La philosophie éternelle (publié en 1945)

Une pièce musicale de Pierre HENRY  – Psyché Rock (tirée de Messe pour le Temps présent)

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