Matière à contredire : Essai de philo-physique

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A la fin de sa vie, Einstein reconnut que, sans la lecture des grands penseurs, notamment Hume, Kant, Schopenhauer ou encore Mach, il n’aurait pas eu la force intellectuelle de contester la conception classique de la temporalité, et ne serait sans doute pas parvenu à élaborer en 1905 sa théorie de la relativité restreinte : c’est chez eux qu’il trouva certains des arguments critiques qui lui permirent d’abandonner l’idée d’un temps absolu et universel.

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Dans les mouvements des corps gravitant ensemble, il n’y a rien qui puisse être appelé une cause, et il n’y a rien qui puisse être appelé un effet : il y a là simplement une formule qui permet de calculer la configuration du système à n’importe quel instant.

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-Combien d’enfants avez-vous, Madame ? Demande le prêtre.

-Nous avons quatre paires de jumeaux, mon Père.

-Vous faites donc toujours de jumeaux ?

-Oh non, mon Père, mon mari et moi, parfois, nous ne faisons pas d’enfant du tout !

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Il ne s’agira pas, bien sûr, de prôner une improbable fusion de la physique et de la philosophie qui conduirait à regrouper leurs épreuves aux examens (« Déterminez l’équation du mouvement d’un astéroïde de masse m en tenant compte de l’insoutenable légèreté de l’être », « La théorie de la relativité générale d’Albert Einstein signe-t-elle dialectiquement la mort de Dieu ? », « Selon vous, la formule E=mc² démontre-t-elle qu’une volonté de puissance se cache derrière tout désir de connaissance ? »).

Étienne Klein dans Matière à contredire : Essai de philo-physique

Une pièce musicale de Ludovico Einaudi – Divenire (Devenir)

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