Antoine de Saint-Exupéry dans Vol de nuit

ImAGE coucher

Je le sauve de la peur. Ce n’est pas lui que j’attaquais, c’est, à travers lui, cette résistance qui paralyse les hommes devant l’inconnu. Si je l’écoute, si je le plains, si je prends au sérieux son aventure, il croira revenir d’un pays de mystère, et c’est du mystère seul que l’on a peur. Il faut que les hommes soient descendus dans ce puits sombre, et en remontent, et disent qu’ils n’ont rien rencontré. Il faut que cet homme descende au cour le plus intime de la nuit, dans son épaisseur, et sans même cette petite lampe de mineur, qui n’éclaire que les mains ou l’aile, mais écarte d’une largeur d’épaules l’inconnu.

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Victoire… défaite… ces mots n’ont point de sens. La vie est au-dessous de ces images, et déjà prépare de nouvelles images. Une victoire affaiblit un peuple, une défaite en réveille un autre.

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Fabien erre sur la splendeur d’une mer de nuages, la nuit, mais plus bas, c’est l’éternité. Il est perdu parmi des constellations qu’il habite seul. Il tient encore le monde dans ses mains et contre sa poitrine le balance. Il serre dans son volant le poids de la richesse humaine, et promène, désespéré, d’une étoile à l’autre, l’inutile trésor qu’il faudra bien rendre …

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Voyez-vous, Robineau, dans la vie n’y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent 

Antoine de Saint-Exupéry dans Vol de nuit

Une pièce musicale d’Ólafur Arnalds – The Final Chapter

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