Graines de sens (2)

ImAGE univrs

Dans la journée, quand le soleil brille, on ne distingue aucune autre lumière dans le ciel, car celui-ci est totalement saturé par la lumière solaire. C’est seulement une fois que notre astre disparaît derrière l’horizon dans un dernier flamboiement de couleurs que les millions d’étoiles s’allument dans le ciel et se révèlent à nos yeux émerveillés, traçant dans le firmament nocturne toutes sortes de figures et motifs que les hommes n’ont eu de cesse de déchiffrer. Ce n’est également qu’à la faveur de la nuit que la lune peut nous offrir la douceur particulière de son rayonnement…

De manière analogue, dans la vie de l’être humain, tant que la raison et l’intellect nous aveuglent de leurs brillants éclairages, souvent superficiels, elles nous dissimulent toutes les autres sources de lumière. Pour contacter les étoiles, ces lumières spirituelles supraconscientes qui peuplent notre ciel intérieur, il faut s’abandonner à la méditation, à la prière ou à la contemplation. En effet, ces pratiques font disparaître le mental à l’horizon de nos pensées et lui substituent le rayonnement stellaire qui a toujours guidé les hommes, cette lumière première dont l’espace obscur est pourtant saturé, une lumière curieusement invisible dont la raison n’offre qu’un pâle reflet. Alors, dans cette nuit intérieure, une fois le mental couché, même notre lune intérieure – symbole de l’imagination féconde et des reflets de l’inconscient – peut elle aussi déverser sur nous ses trésors: c’est là que nous viennent les inspirations et la créativité.

Ne laissez pas le soleil de la raison monopoliser votre ciel intérieur, au risque que sa lumière – dont une juste dose est utile et nécessaire – ne transforme votre jardin intérieur en un triste et brûlant désert. Laissez leur part aux étoiles et à la nuit, et récoltez chaque matin la rosée qui s’est délicatement déposée en vous.

Olivier Clerc dans Graines de sens

Une pièece musicale de Deuter – Language Of Silence

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