Karlfried Graf Dürckheim – Sagesse et amour

ImAGE soleil arbre

Dans la pratique du za-zen, nous recherchons également l’expérience intérieure de la lumière. Le but de tout travail initiatique est la voie vers l’illumination, et celle-ci, parcourue jusqu’à la transcendance, apparaît comme la voie illuminée.

Le point décisif dans le travail sur cette voie est que l’expérience de la lumière est liée à l’expérimentation antérieure de l’obscurité. La vraie lumière luit dans les ténèbres.

Voici ce que cela implique pour l’exercice : c’est une impasse que de tenter de se transporter, en quelque sorte par un bond, dans un monde de lumière, de s’imaginer un état lumineux et de vouloir déjouer à partir de là l’obscurité. Les choses ne se passent pas ainsi.

Sur cette voie, le blanc additionné au blanc donne du noir. Seul le blanc qui a intégré le noir reste du blanc. L’obscur doit tout d’abord être admis, regardé et supporté. Ce n’est qu’en supportant, en acceptant l’obscur que l’homme peut trouver la lumière, celle qui est à même d’intégrer l’obscur.

Ne nous détournons donc pas lorsque, dans l’exercice, l’obscur se manifeste en nous, mais tournons-nous vers lui avec amour : il est une part de la lumière, qui est par-delà la lumière et l’obscurité.

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Dans l’exercice, nous cherchons à devenir perméables à notre essence. Cet exercice comporte deux phases : celle du relâchement, du lâcher-prise, du renoncement à tout ce qui entrave cette perméabilité, et celle de l’accès à une attitude de disponibilité, grâce à laquelle notre essence peut pénétrer notre être intérieur.

Dans la respiration, cela signifie tout d’abord la réalisation de l’expiration selon les trois phases du relâchement, du laisser-aller vers le bas, du devenir un, puis laisser advenir l’inspiration, qui est un don de l’expiration juste – de l’ouverture tout simplement.

Le fait de s’ouvrir désigne l’attitude de disponibilité dans laquelle l’essence peut venir à nous.

Karlfried Graf Dürckheim dans Sagesse et amour

Une pièce musicale de Lévon Minassian – Siretzi Yares Daran (They Have Taken the One I Love)

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