Zen en chair et en os

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Le Zen de Bouddha

Bouddha disait :

— Je considère la position des rois et des ministres comme celle des grains de poussière. Je regarde les trésors d’or et de pierres précieuses du même œil que les briques et les cailloux, les robes de soie les plus fines du même œil que des loques usées. Les myriades de mondes qui composent l’Univers sont à mes yeux pareils à des pépins de fruits et le plus grand lac de l’Inde à une goutte d’huile. Les enseignements du monde sont des tours de magiciens. La plus haute conception de l’émancipation m’apparaît comme une tapisserie de fils d’or vue en rêve et le chemin sacré que suit l’illuminé comme le reflet des fleurs dans l’œil de celui qui les regarde. Je vois la méditation comme la cime d’une montagne et le Nirvâna comme un cauchemar en plein jour. Je considère la discrimination du bien et du mal comme la danse serpentine d’un dragon, la naissance et le déclin des croyances comme de simples traces laissées par les quatre saisons.

*

L’aveugle et la lanterne

Dans les temps anciens, au Japon, on utilisait des lanternes de bambou et de papier où brûlait une chandelle. Un aveugle, qui avait rendu visite une nuit à un de ses amis, se vit offrir une lanterne de cette sorte pour rentrer chez lui.

— Je n’en ai pas besoin, dit-il. Pour moi, il n’y a aucune différence entre le jour et la nuit.

— Sans doute, dit son ami. Mais si tu ne portes pas de lanterne, quelqu’un d’autre pourrait te bousculer. Prends-la donc avec toi.

L’aveugle y consentit, mais à peine avait-il fait quelques pas qu’un passant le heurta brutalement.

— Regarde donc où tu marches ! s’écria l’aveugle. Ne vois-tu pas cette lanterne ?

— C’est que ta chandelle est éteinte, mon frère ! dit le passant.

Paul Reps dans le Zen en chair et en os

Une pièce musicale de Kitaro – Mercury

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