Propos de Boris Cyrulnik

Boris_Cyrulnik_2014

Pour trouver le bonheur, il faut risquer le malheur. Si vous voulez être heureux, il ne faut pas chercher à fuir le malheur à tout prix. Il faut plutôt chercher comment – et grâce à qui- l’on pourra le surmonter.

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La réussite n’est pas toujours une preuve d’épanouissement, elle est souvent même le bénéfice secondaire d’une souffrance cachée.

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Notre culture n’a pas assez développé l’éthologie, alors que la découverte du monde animal est bénéfique pour tous. Des éleveurs qui établissent des relations personnelles avec leurs vaches consomment en moyenne très peu de tranquillisants, alors que les éleveurs qui considèrent les animaux comme des choses à abattre et à vendre représentent une population dans laquelle on retrouve un nombre élevé de dépressions. C’est en rendant populaire ce genre d’études que les gens réaliseront qu’il faut diminuer ces massacres et ces tortures. Plus que par la loi, cela se fera grâce à des récits culturels. Dans les pays anglo-saxons, des écrivains, des philosophes ou des scientifiques comme Jane Goodall ont ainsi permis une protection animale plus efficace que la nôtre.

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Le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans les zoos et de les avoir humiliés par nos rires.

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Pour moi, le mot dangereux, c’est « un ». Parce que quand il y a UN seul Dieu, UNE seule théorie, UN seul chef, on court vers le langage totalitaire. Quand il y a « deux », quand il y a une comparaison, quand il y a la tolérance pour plusieurs Dieux, plusieurs chefs scientifiques, religieux, laïcs, on peut discuter et on est dans la direction de la démocratie.

Boris Cyrulnik

Une pièce musicale de Hans Zimmer – A Way of Life

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