Paraboles

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Parabole

Un voyageur rencontra un tigre et s’enfuit, le tigre à ses trousses. Arrivé au bord d’un précipice, l’homme y sauta en s’accrochant à une liane et resta suspendu dans le vide, le tigre reniflant au-dessus de lui. Tout tremblant, l’homme regarda sous lui et vit qu’un autre tigre le guettait au fond du ravin.

Deux souris — une blanche, et une noire — se mirent à ronger la liane à laquelle il était suspendu. L’homme vit alors près de sa tête une appétissante fraise sauvage. Ne tenant plus la liane que d’une main, il cueillit la fraise de l’autre et la mangea. Que son goût était délicieux !

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Ni eau, ni lune

La nonne Chiyono étudiait le Zen depuis longtemps sous la conduite de Bukka d’Engaku, mais elle se révélait incapable d’atteindre les fruits de la méditation.

Une nuit où la lune brillait, elle transportait de l’eau dans un vieux seau rafistolé avec du bambou tressé. Le bambou se rompit, le fond du seau céda — et à cet instant précis Chiyono se sentit libre.

En souvenir de cet instant, elle écrivit ce poème :

J’avais essayé de réparer le vieux seau

mais la tresse de bambou était fragile et près de se rompre,

en sorte que le fond du seau tomba.

Il n’y eut plus d’eau dans le seau

ni de lune dans l’eau !

Paul Reps dans le Zen en chair et en os

Une pièce musicale de Danit – Presencia

 

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