Le haïku

ImAGE plumes envol

Le haïku est simplicité, légèreté, mise à nu de l’essentiel. Le haïku, c’est sur une table de bois, une fleur des champs. C’est le temps accordé au silence. Une grâce, un secret. Un oiseau qui se pose. Un instant sauvé, une brindille d’éternel. Un haïku, c’est la chance offerte de tout deviner, de tout comprendre, de tout aimer, en un éclair de trois vers. […]

L’auteur de haïku doit renoncer le plus souvent aux adjectifs, et toujours aux métaphores, aux « violons de l’automne », aux flamboiements, à la colère, au romantisme, à la nostalgie complaisante. Travail de nudité. Il doit saisir avec force l’image, rassembler dans sa main le présent tout entier, et laisser place au silence. Il s’efface, pour que naisse en un cœur l’étincelle, pour donner une chance si infime soit elle à l’Absolu. L’éternité est maintenant. L’auteur de haïku doit attendre le moment privilégié et ne rien attendre, être vigilant, accueillir. […]

Inventer des haïkus avec un grain d’humour, doser l’image, le sourire, la tendresse, la lucidité, la pointe légère, cueillir l’instant qui passe est un exercice de salubrité personnelle.

Henri Brunel dans Les Plus Beaux Contes zen

Une pièce musicale de Jean Pierre Rampal et Lily Laskine – Blossom (Hana)

2 réflexions sur “Le haïku

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