Satprem et La genèse du surhomme

étoiles déraillent...

Il laisse la coulée l’emplir, la petite vibration claire qui continue et continue et semble couler sans trêve, comme une petite chanson sourde qui l’accompagne, comme un rythme qui monte et va sans fin, comme deux ailes d’oiseau légères qui battent par son azur intime et le portent partout et font comme une douceur de vue tranquille, comme si la vie s’éloignait, s’élargissait, s’enfonçait dans un infini clair où vibre seulement ce rythme, seulement cette cadence douce, et légère et transparente. Et tout commence à devenir extraordinairement simple.

*

Les Secrets sont simples.

Parce que la Vérité est simple, c’est la plus simple chose au monde, c’est pourquoi nous ne la voyons pas. Il n’y a qu’une Chose au monde, et pas deux, comme les physiciens, les mathématiciens ont commencé de le percevoir, et comme l’enfant qui sourit à la vague le sait bien, sur une grande plage où la même écume semble rouler du fond des temps, et rejoindre un grand rythme qui monte d’une vieille mémoire, qui fond les jours et les peines dans une unique histoire, si vieille qu’elle est comme une présence inaltérable, si vaste qu’elle accroche même son immensité à l’aile d’une mouette.

Et tout est contenu dans une seconde, la totalité des âges et des âmes, dans un simple point qui brille un instant sur la folle écume. Mais ce point là, nous l’avons perdu, et ce sourire, et cette seconde qui chante.

Alors, nous avons voulu reconstruire cette Unité par une somme : 1+1+1… Comme nos ordinateurs, comme si la collection de tous les savoirs possibles sur tous les points possibles finirait par nous rendre la note juste, l’unique note qui fait chanter, mouvoir les mondes, et le cœur d’un enfant oublié. Cette simplicité, nous avons voulu la manufacturer pour toutes les bourses, et plus nos boutons savants se multipliaient, simplifiaient la vie, plus l’oiseau s’envolait, et le sourire, même la belle écume est polluée par nos calculs. Nous ne savons même pas très bien si nos corps nous appartiennent… elle a tout mangé, la belle Machine.

Satprem dans La genèse du surhomme : Essai d’évolution expérimentale

Une pièce musicale d’Armand Amar- Life