Entretiens d’Houang-po

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Agitez-vous, faites n’importe quoi, jamais vous ne quitterez le ciel qui nous contient ! Le ciel n’est ni grand ni petit, rien ne s’en écoule, il est incomposé et, ignorant l’erreur, l’Éveil ne le concerne point. Voyez-le en toute clarté : il n’y a rien, ni personne, ni Bouddha, absolument rien qui ait la moindre mesure. Ce filet d’eau pure qui ne repose nulle part et jamais ne se grumelle n’est autre que la conviction de ce qu’en votre essence rien ne naît.

Quel autre plan proposez-vous ? Le Bouddha véritable n’a pas de bouche et de ce fait il n’explique ni ne prêche aucune méthode spirituelle. La véritable audition n’a pas d’oreilles. Alors, qui entend ?

Salut !

*

Que cela vous prenne trois, cinq ou dix ans, il faut que vous ayez un éclair d’expérience…

*

Tout est là, parfaitement complet, rien ne fait défaut.

*

Les montagnes sont les montagnes, les rivières sont les rivières, les moines sont les moines, les laïcs sont les laïcs. La terre couverte de monts et de fleuves, le soleil, la lune et les étoiles ne sont autres que votre esprit. Les univers du trichiliocosme ne sont autres que vous-même…

Où y aurait-il une telle variété si ce n’est dans l’esprit ? Ces montagnes bleutées qui nous comblent le regard et les montagnes bleutées dans l’espace forment une seule terre de blancheur, où il n’est pas un atome de réalité sur lequel vous puissiez théoriser.

Houang-po dans Entretiens

Une pièce musicale GuQin