Travailleur de rue ou passeur?

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Pour beaucoup de personnes, il n’était qu’un simple travailleur de rue. Il rencontrait des gens, jeunes et moins jeunes, qui traînaient dans la rue, et il prenait le temps d’écouter ce qui les avaient amenés à décrocher, cette drôle d’expression comme certain se plaise à le dire. Pour lui, on ne décroche pas de quelque chose, on ne trouve pas sa place.

Chaque personne qu’il rencontrait lui apprenait de nouvelles perspectives, et il essayait de leur partager un peu de sa reconnaissance au regard de la vie. Pour lui, chaque rencontre devenait des plus intéressantes, car il y avait d’une part, une personne qui est en marge de la vie et de l’autre une autre personne, lui, qui en général, était en pleine reconnaissance.

Il avait ce don d’aider à prendre conscience que la vie n’est pas une affaire de comptabilité. On n’a pas à remettre les comptes à zéro avec nos bonnes ou mauvaises actions. Cette vision duelle impliquant deux colonnes ou le bien et le mal, le juste et l’injuste, le positif et le négatif ou encore le bon et le méchant tiennent les comptes pour une solde en fin de vie est un peu simpliste. Et que penser alors de ces personnes qui naissent avec un crédit incommensurable? Il disait souvent que cette vision du monde nous enferme dans une logique de victime et de revendication.

Pour lui, il n’y avait pas de calcul, aucune somme à garder, seulement des expériences où nous avons la possibilité de d’être tout ce que nous sommes. Et c’est justement parce que nous devons ou attendons rien à personne que le don et la solidarité sont si précieux comme attention et perspective d’affirmation.

Mais surtout, et surtout, il rappelait que rien ne nous est dû. Nous avons la possibilité de commencer, d’arrêter, de reprendre et de partir, malgré ce qu’en pensent les biens pensants.

Il aimait dire qu’il est bon de cultiver la gratitude car cela nous ouvre l’esprit, nous permet de nous projeter pleinement dans ce qui nous touche et de faire son propre chemin. Il n’essayait pas de juger, de qualifier, d’acquiescer ou d’encourager, il parlait avec les gens avec cette attitude qui nous faisait sentir qu’il appréciait une belle expérience et qu’il partageait les perceptions et opportunités.

Pour beaucoup de personnes, il n’était qu’un simple travailleur de rue. Pourtant, il est un vrai passeur qui permet à des personnes de franchir un obstacle leurs permettant ainsi de continuer le parcours personnel de la vie.

Une chanson d’Yves Duteil – Le passeur de lumière

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/1291674-yves-duteil-le-passeur-de-lumiere.html

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