L’homme révolté

foresta lumina

La seule règle qui soit originale aujourd’hui : apprendre à vivre et à mourir, et pour être homme, refuser d’être Dieu.

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La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent.

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La rébellion la plus élémentaire exprime, paradoxalement, l’aspiration à un ordre.

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L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est. La question est de savoir si ce refus ne peut l’amener qu’à la destruction des autres et de lui-même, si toute révolte doit s’achever en justification du meurtre universel, ou si, au contraire, sans prétention à une impossible innocence, elle peut découvrir le principe d’une culpabilité raisonnable.

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Nous portons tous en nous nos bagnes, nos crimes et nos ravages. Mais notre tâche n’est pas de les déchaîner à travers le monde; elle est de les combattre en nous-mêmes et dans les autres.

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L’art aussi est un mouvement qui exalte et nie en même temps. « Aucun artiste ne tolère le réel », dit Nietzsche. Il est vrai ; mais aucun artiste ne peut se passer du réel. La création est exigence d’unité et refus du monde à cause de ce qui lui manque et au nom de ce que, parfois, il est.

Albert Camus dans L’homme révolté

Une pièce musicale de Philip Glass joue Mad Rush

2 réflexions sur “L’homme révolté

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