Sérénité, 25 histoires d’équilibre intérieur

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Nous nous épuisons souvent en voulant maîtriser le cours de notre vie. Parfois jusqu’à l’absurde. Sous l’emprise de nos états d’âme anxieux, nous avons souvent l’illusion que le contrôle est une solution efficace, une réponse aux aléas de l’existence, aux incertitudes de l’avenir. Mais le désir de tout placer sous contrôle a pour conséquence un sentiment épuisant de n’avoir jamais fini ce que l’on à faire. On se condamne à être toujours débordé.

Ah les innombrables « missions à accomplir » de la pensée anxieuse ! Lorsqu’on nous somme anxieux, le monde n’est plus composé que de ces missions à accomplir. Du coup vivre, tout simplement, devient un souci. Et se reposer ou ne rien faire, un péché. Si nous raisonnons ainsi : « Tu prendras le temps de te reposer, de te faire du bien, de te détendre seulement quand tu auras tout fini », alors nous transformerons notre vie en enfer, ou plutôt en bagne. Nous nous serons réduits nous-mêmes en esclavage.

Pas d’autre solution que d’accepter que le monde nous échappe. Nous devons chercher un point médian, entre le trop et trop peu ! Juste comprendre que nous ne sommes pas tout-puissants. Que le désordre et l’incertitude sont inhérents au monde vivant et mobile auquel nous appartenons. Que si on n’apprend pas à les tolérer, on va avoir une existence drôlement fatigante. Nous avons aussi à accepter qu’il y a plein de choses que nous ne ferons jamais ici-bas. Des petites et des grandes.

En thérapie, je blague souvent mes patients à ce propos : « J’ai une bonne nouvelle : le monde sans souci dont vous rêvez existe. Et une mauvaise : ça s’appelle le Paradis et ce n’est pas pour tout de suite. En attendant, on va essayer de s’arranger avec ce monde ci, qui s’appelle la Vie.

Christophe André dans Sérénité, 25 histoires d’équilibre intérieur

Une pièce musicale de Shakti – Peace Of Mind