L’infini dans la paume de la main

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Notre façon de décrire le monde est conditionnée par le fait que notre expérience quotidienne ne nous permet de l’observer qu’à l’échelle macroscopique, laquelle jouit d’une plus grande stabilité. Il est fort probable que si nous avions constamment le monde microscopique sous les yeux, nous n’attribuerions aucune solidité au monde extérieur. La perception que nous avons de ce monde dépend entièrement du point de vue selon lequel on se place.

L’observateur ne fait qu’isoler un certain spectre d’aspects qui n’ont d’autre réalité que celle d’une interaction particulière entre l’observation et la globalisation, c’est-à-dire entre une conscience et l’ensemble dont elle fait partie. Ce qui nous appelons réalité n’est donc qu’un certain « regard » de la conscience.

Le fait d’être illusoire n’empêche pas un phénomène de fonctionner. Un reflet dans le miroir peut apparaître et disparaître, se transformer de diverses façons et transmettre des informations variées, même si rien n’est vraiment « venu à l’existence » dans le miroir.

Tous les phénomènes sont semblables à un arc-en-ciel: exempts de toute réalité tangible. Une fois réalisée la vraie nature du réel, qui est d’être vide et pourtant de se manifester sous la forme du monde des phénomènes, l’esprit se libère de l’emprise de l’illusion. Quand vous saurez laisser vos pensées se dissoudre par elles-mêmes à mesure qu’elles surgissent, elles traverseront votre esprit de la même façon qu’un oiseau parcourt le ciel: sans laisser de trace.

Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan dans L’infini dans la paume de la main – Le moine et l’astrophysicien

Une pièce musicale de Kitaro – Heaven & Earth

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