Dans la vie, on peut tous faire preuve d’humour. Avoir le sens de l’humour ne signifie pas rire à tort et à travers ni être joyeux à longueur de temps.

Cela veut dire comprendre la nature illusoire des phénomènes et voir qu’au cours de cette vie, tout aussi illusoire, on se heurte toujours aux situations que l’on essaye précisément d’éviter.

L’humour nous permet de nous rendre compte qu’en définitive les choses n’ont pas un sens aussi lourd que celui qu’on leur accorde. Ce qui importe réellement, c’est de lâcher tout ce à quoi on persiste à se raccrocher.

Notre esprit-moi et nos émotions sont des illusions dramatiques.

On a certes le sentiment qu’elles sont bien réelles: MON drame, TON drame, NOS disputes.

Nous élaborons de savantes histoires auxquelles nous réagissons. Mais, en vérité, tout se passe dans notre esprit!

C’est l’incommensurable blague du Karma. Vous pouvez rire de l’ironie de cette situation Karmique ou vous pouvez vous accrocher désespérément à votre histoire personnelle: à vous de décider!

Il est indispensable d’introduire de l’humour dans tous les aspects de l’existence, même dans des circonstances positives telles que la sérénité, l’harmonie ou la paix.

Quand on les prend trop au sérieux, la sérénité se mue en tristesse, la paix se transforme en ennui et l’harmonie finit par manquer de naturel.

Si l’on veut entretenir une harmonie, une paix et une joie authentiques, il est nécessaire de savoir trancher dans la gravité des circonstances en faisant appel au sens de l’humour.

Les mots sont impuissants à décrire l’humour. Il jaillit de notre coeur, un sourire apparaît et le rire fuse de notre gorge.

Il confère une perspective et une dimension nouvelles à toutes les situations.

Il s’avère aussi un excellent ami et parfois même le seul que nous ayons.

Quand nous traversons des moments particulièrement difficiles, quand tout le monde nous fuit, il nous reste le sens de l’humour.

Il ne faut pas prendre trop au sérieux cette vie si courte, avec sa cohorte de parents, d’époux, d’amants, d’enfants, de professions et d’argent. En fait, ce sérieux est plutôt comique.

Surtout que l’on sait bien qu’en fin de compte il nous faudra tout laisser et partir, ainsi que le dit un proverbe Tibétain: »

Comme un cheveu qu’on enlève d’une motte de beurre ».

On devrait consacrer le temps très bref que l’on passe en ce monde à essayer de se réveiller du sommeil de la gravité.

Dzigar Kongtrül Rinpoché dans Le bonheur est entre vos mains

Une pièce musicale du Cirque du soleil – Alegria