Le souffle de la grâce

Carolyn-Carlson

La Grâce a ceci de remarquable qu’elle est absolument imprédictible. Parce qu’elle est faveur imméritée, aucune posture, aucun acte, aucun talent n’y prédestine.

Elle prend quiconque au dépourvu. Vouloir la retenir, c’est s’apprêter à la voir disparaître. La rechercher, c’est un engagement à ne jamais la rencontrer. L’attendre, c’est s’y fermer complètement.

La Grâce est tel un vent qui souffle sur l’océan. Après la multitude de ses expériences, notre âme, embarquée dans un corps humain, aspire à regagner son port d’attache, son havre de paix. Pour que ce « bateau », en lequel nous sommes embarqués, puisse se diriger vers ce havre, il nous faut naturellement hisser ses voiles – c’est le fameux « Aide-toi et le Ciel t’aidera », qui invite à toujours faire de notre mieux. Alors le vent de la Grâce peut souffler en nos voiles, les gonfler et nous aider à avancer. Il est cependant à comprendre que ce vent souffle en direction de notre but véritable et non nécessairement celui qui a pu nous être indiqué par notre conception rétrécie du « bonheur ». Ne pas savoir ce qui est bon pour soi n’est pas nécessairement la marque de l’ignorance, c’est parfois même ce qui caractérise les plus sages et humbles d’entre nous…

La chance est au contrôle ce que la Grâce est à la maîtrise. Nul n’est à convaincre en ce domaine. Là où certains contemplent l’action de la Grâce, d’autres ne voient qu’un vulgaire coup de chance ou, au mieux, une heureuse coïncidence. Il n’y a aucune preuve que la Grâce existe et il n’y en aura certainement jamais. Il n’existe que des témoignages de son existence, de son action, de ses effets. De son souffle…

Gregory Mutombo dans Le Souffle de la Grâce

Une pièce musicale de Saint-Preux – Concerto Pour Une Voix

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