Ainsi parlait Zarathoustra

nietzsche-munch

Par bien des chemins et bien des manières, je suis parvenu à ma sagesse : ce n’est pas par une seule échelle que je suis monté à la hauteur, d’où mon œil plonge dans mes lointains.

Et ce n’est que de mauvais gré que je demandais mon chemin, – cela allait toujours contre mon goût! Je préférais interroger et essayer les chemins moi-même.

Une tentative et une interrogation, voilà ce que fut ma marche, – et en vérité il faut aussi apprendre à répondre à une telle interrogation! Mais cela, – c’est mon goût :

– ni bon, ni mauvais goût, mais mon goût, dont je n’ai plus honte et que je ne cache plus.

« Or ceci est – mon chemin -, où est donc le vôtre? » Voilà ce que je répondais à ceux qui me demandaient « le chemin ». Le chemin, en effet, – il n’existe pas! »

*

Deviens qui tu es! Fais ce que toi seul peut faire.

*

Ce fut là aussi que je ramassai le mot « surhumain » au bord du chemin et où j’appris que l’homme était quelque chose qu’il fallait surmonter – que l’homme est un pont et non un but : qu’il se dit bienheureux de son midi et de son soir, comme chemin vers de nouvelles aurores.

*

Plus tu t’élèves, plus tu parais petit aux yeux des envieux.

*

Apprendre à détourner les yeux de soi-même pour voir beaucoup de choses – cette dureté est nécessaire à tous ceux qui gravissent des montagnes.

Friedrich Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra

Une pièce musicale de Richard Strauss: Also sprach Zarathustra

Laisser un commentaire